24 chefs d’Etats européens étaient réunis mardi à l’Elysée pour parler du chômage des moins de 25 ans qui touche six millions de jeunes Européens et dont 7,5 millions n'ont ni emploi, ni formation. Une question au centre des inquiétudes des dirigeants. Même si chacun doit mettre en place ses propres réformes. L’Europe est prête à mettre la main à la poche, en contrepartie, les 28 doivent rendre un plan sur "garantie jeunes" avant la fin de l’année.
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Des mesures à prendre rapidement. Les dirigeants de l'Union européenne ont jusqu'à la fin de l'année pour adresser à la Commission européenne un plan sur la "garantie jeunes" qui consiste à offrir un emploi, une formation ou un stage à chaque jeune inactif depuis quatre mois. L’enjeu : obtenir des financements européens dès le 1er janvier 2014. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a aussi mis en avant le développement de l'alternance et la mobilité en Europe à travers un "Erasmus des apprentis", à l'image de ce qui existe déjà à l'université.
Une enveloppe de 45 milliards d’euros. La Commission a prévu de mettre sur la table 45 milliards d'euros entre 2013 et 2015 afin d’aider les pays européens à prendre des mesures contre le chômage des jeunes. Elle inclut les six milliards sur deux ans débloqués dans le cadre de l'Initiative européenne pour la jeunesse (IEJ), six milliards annuels fournis par la Banque européenne d'investissement (BEI) et une grande partie du Fonds social européen, doté de 10 milliards d'euros par an.
Une inversion de la courbe en France. Le président François Hollande a lui mis en avant les résultats de sa politique sur le chômage des moins de 25 ans. Le ministère du Travail assure qu'en moyenne depuis mai, le chômage des jeunes a "reculé de 0,5% par mois". Le taux de chômage des jeunes est toutefois de 25% et a augmenté de 3% en octobre. La France espère donc récupérer 600 millions d'euros, soit 10% du total de l'IEJ, auxquels s'ajoutent 100 millions obtenus lors du dernier Conseil européen.
C’est la deuxième réunion de ce genre. Les dirigeants européens s’étaient déjà retrouvés à Berlin en juillet pour échanger sur ce sujet. "On va rester dans les actes qui avaient été délimités à Berlin. L'idée n'est pas de rajouter des programmes mais de contrôler la mise en oeuvre de ce qui a été décidé", avait précisé un conseiller de l’Elysée avant la rencontre à Paris. François Hollande avait fait inscrire la lutte contre le chômage des jeunes dans le Pacte de croissance européen, voté lors de son premier sommet européen.
CARTE - Europe : le chômage des jeunes par pays
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