L’annonce. "Pour employer une métaphore sportive, on ne lâche rien" sur le front de l'emploi, a lancé mardi un conseiller de l'Elysée, en guise de commentaire sur le déplacement de François Hollande à Dunkerque. Le chef de l’État, été ou pas été, est venu assurer que "la mobilisation continue". Et a annoncé dans la foulée la mise en place, d'ici 2014, de 100.000 formations de chômeurs à des emplois encore non pourvus.
Une "urgence". D'ici la fin de l'année 2013, le gouvernement prévoit ainsi d'en créer 30.000 et 70.000 autres s'y ajouteront en 2014. La formation aux emplois prioritaires est "une urgence" et "un enjeu de croissance", a défendu le chef de l'Etat. "Je souhaite que nous puissions regarder quels sont les emplois à 10 ans", a martelé le président de la République. L'enjeu est de "construire un appareil de formation pour former aux métiers de demain", a-t-il insisté.
Plus de 200.000 emplois. Au total, selon Pôle emploi, le nombre d'emplois non pourvus s'élevaient à plus 460.000 en 2012. Il y en aurait aujourd'hui entre 200.000 et 300.000 d'après le gouvernement. Mais il faut distinguer les emplois non pourvus faute de main d’œuvre motivés (dans le secteur des aides à domicile, des aides ménagères, de la cuisine, l'hôtellerie ou l'infirmerie par exemple) et ceux qui ne trouvent pas preneurs faute de main d’œuvre qualifiée (dans l'informatique par exemple). Le président s'est justement rendu à Dunkerque, alors même que le dispositif "entre dans une phase opérationnelle, où les acteurs se réunissent pour regarder où sont les emplois non pourvus des entreprises et croiser cela avec les profils de demandeurs d'emplois, voir qui est volontaire, qui a besoin d'une formation", a indiqué un conseiller du chef de l’État. L'idée est de permettre "le démarrage" des embauches dès septembre.
Un objectif ambitieux. En mai, le nombre de chômeurs atteignait un nombre record de 3,26 millions de personnes sans activité en métropole. Pour inverser la courbe, François Hollande veut mettre le paquet sur la formation. En mars dernier, il avait même annoncé sa volonté qu'un chômeur sur deux devra voir s'en proposer une, et ce dans un délai de deux mois après la perte de son emploi. Aujourd'hui, seul "un chômeur sur quatre" peut avoir une formation, avait-il regretté. Selon un rapport gouvernemental de 2010, sur 44% de chômeurs qui demandent une formation, seuls 16% obtiennent une réponse.
Et lorsqu'il obtient sa formation, il n'y a souvent pas accès avant des mois. Dans 43% des cas, le délai excède même six mois, selon un rapport du Sénat. Les 100.000 formations annoncées mardi constituent donc un (petit) premier pas pour palier ces problèmes.