L'info. Ce devait être une mesure technique, avec un impact limité sur les contribuables. Mais le gel de l'impôt sur le revenu, décidé fin 2011 par le gouvernement Fillon pour redresser les finances publiques, a eu dès sa création des conséquences importantes sur les Français. Et après avoir fait "gagner" 940.000 contribuables en 2012, le gel, prolongé en 2013, devrait encore faire grimper le nombre de foyers fiscaux cette année.Selon le quotidien L'Opinion, entre 1,2 et 1,6 million de personnes qui, l'an dernier, ne payaient pas d'impôts, devront désormais verser leur obole au fisc.
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Moscovici confirme. Interviewé jeudi matin sur Europe 1, le ministre de l'Economie a confirmé cette augmentation. "En 2011, le gel du barème décidé par l'ancienne majorité avait fait rentrer un million de foyers dans l'impôt. L'année dernière, le gel a été prolongé, donc il y a sans doute un nombre équivalent" de nouveaux contribuables qui devraient faire leur apparition cette année, a-t-il expliqué.
>> Ecoutez la réaction de Pierre Moscovici jeudi matin sur Europe 1 :
L'impôt sur le revenu... Et les autres taxes. L'ennui, pour le gouvernement, c'est qu'il ne s'agit pas de familles aisées, qui auraient échappé au trésor public en profitant des niches fiscales. Non, dans la plupart des cas, ce sont des gens modestes qui se retrouvent, bien malgré eux, soumis aux premières tranches de l'impôt sur le revenu, parce que leur salaire a un peu augmenté. Et avec cet impôt, c'est toute une ribambelle de taxes supplémentaires qui leur est demandée : redevance télé, taxe d'habitation, etc.
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Grogne populaire. Cette mesure a des conséquences ravageuses dans l'opinion publique. Selon L'Opinion, des milliers de contribuables interpelleraient leur député pour demander des explications. Une fronde populaire qui explique probablement pourquoi, fin août, Jean-Marc Ayrault a annoncé la fin du gel du barème et le renforcement de la décote. Des mesures qui devraient permettre d'éviter aux plus démunis de voir leurs impôts augmenter. Des décisions qui vont dans le sens de l'apaisement, donc, mais dont les effets ne se feront pas sentir avant l'automne prochain... Après les élections municipales.