Les suppressions de postes à la SNCF vont continuer à un rythme soutenu, affirme jeudi une expertise remise au Comité central d'entreprise (CCE). Selon ses auteurs, près de 9.000 emplois nets pourraient disparaître d'ici à 2020.
Cette étude, dont les grandes lignes ont été présentées à la presse, avait été sollicitée par l'ensemble des syndicats à l'automne afin d'aider le CCE à mesurer les conséquences de la réforme ferroviaire votée l'été dernier. Le CCE sera consulté le 10 mars sur sa mise en œuvre au sein du groupe, qui regroupe désormais les 149.000 salariés de la SNCF et les 1.500 employés de Réseau Ferré de France (RFF).
La branche Mobilité la plus impactée. Selon Arnaud Eymery, du cabinet Degest, la réforme du 4 août 2014 impose des objectifs d'économies qui auront "un impact lourd sur l'emploi", notamment dans la branche Mobilités, l'exploitant les trains. Le cabinet s'attend dans cette branche à environ 10.000 suppressions d'équivalents temps plein d'ici cinq ans, "soit une accélération de 25 à 60% du rythme de baisse des effectifs" par rapport aux dernières années.
D'après les projections du cabinet, ces pertes d'emplois seraient néanmoins en partie compensées par des embauches à SNCF Réseau (au rythme de 800 personnes par an) afin d'assurer le vaste programme de rénovation des voies engagé en 2014. D'après les chiffres tirés du rapport, les effectifs du groupe public baisseraient de 149.000 à 140.000 personnes entre 2014 et 2020 (143.000 dans l'hypothèse basse).
Moins de lignes à prévoir. Entre 2003 et 2013, les effectifs du groupe public ont déjà fondu de 25.000 personnes, à coup de départs en retraite non remplacés (la masse salariale, elle, a en revanche augmenté...). Pour 2015, la direction a déjà officiellement annoncé plus d'un millier de suppressions de postes.
Le cabinet prédit également une augmentation de la sous-traitance et "une forte diminution" du nombre de lignes. Ce qui devrait accentuer la libéralisation du transport de cars, concurrent du rail, prévu par la loi Macron.
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