Une enquête a été ouverte après la découverte d'un trafic de chevaux de selle écoulés frauduleusement dans l'alimentation humaine dans l'est de la France, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Un "réseau mafieux belge" serait parvenu "à contourner frauduleusement notre réglementation sanitaire" en rachetant à des centres équestres ou des particuliers des chevaux de selle pour les faire abattre après avoir soigneusement falsifié leurs carnets de santé, rapportent de concert la Coordination rurale (syndicat agricole minoritaire) et la Fédération nationale des éleveurs professionnels d'équidés (FNEPE).
Des maquignons complices promettaient aux propriétaires concernés une "retraite paisible" à leurs montures - qui finissaient en réalité à l'abattoir. Les animaux partaient alors en Belgique où leurs carnets de santé étaient alors falsifiés, puis ils revenaient en France pour y être abattus.
Leur viande était bien vendue comme viande de cheval mais le problème est que "les trois quarts des chevaux de selle ont reçu un traitement médicamenteux qui les rend impropres à la consommation humaine", rappelle à l'AFP Jacques Largeron, président de la FNEPE. Selon l'éleveur, le trafic aurait été découvert dans l'abattoir d'Alès (Gard). Des abattoirs à Pézenas (Hérault) et Valenciennes (Nord) seraient également concernés. "La filière de production de viande de cheval n'est pas touchée par ce trafic", tient aussi à préciser M. Largeron.
Contacté par l'AFP, le ministère de l'Agriculture confirme qu'une enquête est en cours, sans pouvoir préciser à ce stade où elle a été ouverte. Aucun détail sur l'ampleur de ce trafic n'a pu être non plus précisé pour l'instant. Au moment du scandale de la viande de cheval, la Commission européenne s'est engagée à mettre en place un fichier d'identification unique et centralisé des équidés dans l'Union européenne, mais ce fichier n'a pas encore été créé, a précisé le ministère.