Entre "pause fiscale" et rigueur : ce que prévoit le budget 2015

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et Noémi Marois , modifié à
L'ESSENTIEL - Hausse de la taxe diesel, économies, croissance ... Le gouvernement a présenté mercredi le projet de loi de Finances de 2015.

Impôts, croissance, déficits, dépenses publiques... Mercredi, Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics et Christian Eckert, secrétaire d’État chargé du Budget, ont présenté le projet de loi de Finances 2015. Résultat : un programme équilibré, entre baisse d'impôts, de la dépense publique et nouvelles hausses de taxe, comme celle sur le diesel. Un cocktail qui pousse tout de même le gouvernement à repousser tous ces objectifs de réductions de déficit.

L’État se serre la ceinture. Des économies de 21 milliards en 2015 et de 50 milliards sur trois ans ont été confirmées. Sur les 21 milliards, 7,7 milliards résulteront d'un effort seul de l'Etat (coupes budgétaires pour les agences, réduction de la masse salariale dans les ministères, avec 1.200 suppressions de postes, baisse des subventions aux associations et des aides agricoles etc.). Le gouvernement prévoit aussi une baisse des dotations aux collectivités locales de 3,7 milliards d'euros. La protection sociale doit réduire ses dépenses de 9,6 milliards d'euros dont 3,2 milliards sur l'Assurance maladie.

L’Éducation nationale et l'Enseignement supérieur restent préservés, avec la poursuite de créations de postes et une aide pour les communes les plus fragiles dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires.

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Des baisses... et des hausses d'impôts. Du côté des prélèvements obligatoires, la charge devrait bel et bien baisser. Mais la "pause fiscale" sera légère : le poids de l'impôt baissera à 44,6% du PIB en 2015 (après 44,7% cette année). Principale mesure : la suppression de la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu, ce qui devrait coûter 3,2 milliards d'euros. Pour les entreprises, certaines concessions sont également confirmées (baisses de la C3S, taxe pesant sur les entreprises, élargissement du CICE...).

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Certaines charges vont également augmenter, comme la taxe sur le gazole (+deux centimes par litre) ou la redevance TV (+ 3 euros). Pour Michel Sapin cependant, "il ne sera pas demandé d'efforts supplémentaires aux Français. Car si le gouvernement assume le sérieux budgétaire pour redresser le pays, il se refuse à l'austérité".

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À la recherche d'argent. L'Etat cédera également au moins quatre milliards d'euros d'actifs publics pour réduire la dette de la France en 2015,a déclaré Michel Sapin."Au moins quatre milliards d'euros de cessions d'actifs seront mis au service du désendettement de la France l'année prochaine", a-t-il déclaré.

Des objectifs repoussés. Le gouvernement a repoussé à 2017 l'objectif européen de réduire le déficit public à moins de 3% du PIB. Celui-ci aurait dû initialement être atteint en 2013, puis en 2015, après le délai accordé par Bruxelles. Or, il devrait grimper de 4,1 % à 4,4 % de PIB cette année, pour ne diminuer que très légèrement en 2015, à 4,3%. La dette devrait même friser les 98% du PIB en 2016, avant de commencer à diminuer après.

Espoir pour une croissance plus forte. Le gouvernement attend en France une accélération progressive de la croissance comme de l'inflation. La croissance, attendue à seulement 0,4% cette année, devrait accélérer à 1% en 2015, 1,7% en 2016, 1,9% en 2017 puis 2% lors des deux années suivantes.

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L'inflation, dont la faiblesse suscite des inquiétudes dans toute la zone euro, devrait elle passer graduellement de 0,5% en 2014 à 1,8% en 2019, en passant par 0,9% en 2015, mise à part pour le tabac.