Après les stades, les métros... Et si le "naming" était un (maigre) remède à la crise ? Mardi, un rapport du parti conservateur britannique proposait rien de moins que de renommer quelques stations du métro de Londres contre une forte somme d'argent. Cette idée, pas totalement nouvelle outre-Manche, a déjà été expérimentée à Madrid, ou Vodafone s'est positionné sur la ligne 2. Et à Paris ?
A Londres, Emirates déjà dans la place. La marque qatari sait se vendre en Europe. Après avoir payé pour accoler son nom à la nouvelle enceinte du club de football d'Arsenal, la compagnie des Emirats est devenue la première à voir son nom associé à des stations de métro. Deux nouvelles gares créées en 2012 portent son nom, "Emirates Greenwich Peninsula" et "Emirates Royal Docks", rappelle La Tribune, qui cite une information de Metro. Le Daily Mail avance la somme de 36 millions de livres, soit plus de 42 millions d'euros au taux de change actuel, pour cette opération de sponsoring. Alors pourrait-il y avoir d'autres stations sponsorisées ? Transport for London (Tfl), qui gère le "Tube", et Bors Johnson, le maire de Londres, sont plutôt opposés à ce projet qui pourrait tout de même permettre de geler les prix des tickets de métro pendant un an en rapportant au moins 136 millions de livres.
A Madrid, Vodafone l'a fait. Depuis fin avril, la station "Sol" du métro madrilène s'appelle "Vodafone Sol". Un changement de nom qui s'accompagne sur les plans du logo du groupe britannique de télécommunications et chiffré, selon El Pais, à 3 millions d'euros. Mais ce n'est pas tout. Vodafone, dont le logo est rouge, a fait coup double en sponsorisant, à partir du 1er septembre prochain et pour trois ans, la ligne 2 du métro de la capitale espagnole, qui sera rebaptisée "Ligne 2 Vodafone".
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A Paris, "pas du tout d'actualité". Le métro parisien ne devrait pas se laisser tenter par le naming de sitôt. Le syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) s'est montré clair sur la question : "ce n'est pas du tout d'actualité pour l'Ile-de-France", a-t-il été répondu à Europe1.fr. "Notre principal souci est d'aider le voyageur à se repérer dans l'espace. Donc nous fixons les noms selon la topographie des lieux", a ajouté une source interne. Et impossible d'espérer un gel du prix du ticket, voire une baisse, avec ce mode de financement. "Les transports représentent un coût global annuel de 8 milliards d'euros par an", précise encore la même source. "Donc pour influer sur le prix du ticket, il faudrait renommer toutes les stations !" Et si on devait y arriver un jour, il faudrait que les annonceurs répondent aux spécificités de la charte. "Les noms de stations ne sont pas choisis au hasard. Ils doivent être pas trop longs, compréhensibles et accessibles à tous", conclut cette même source.