La force de l'euro sème la discorde entre Paris et Berlin. Le niveau de l'euro est une question qui relève de la Banque centrale européenne (BCE) et les politiciens devraient s'abstenir de vouloir influer sur le cours de la monnaie unique européenne, a déclaré lundi le porte-parole d'Angela Merkel en réponse aux propos de Manuel Valls. Le Premier ministre français a déclaré samedi que le niveau de l'euro était trop élevé et a appelé de ses voeux une "politique monétaire plus adaptée" pour favoriser la croissance et l'emploi.
L'orthodoxie monétaire allemande. "Le cours de l'euro n'est pas du ressort des politiciens nationaux, c'est une question pour la Banque centrale européenne qui agit de manière indépendante dans ce domaine et n'a pas de conseils à recevoir sur ce qu'elle doit faire", lui a répondu le porte-parole de la chancelière allemande, Steffen Seibert, lors d'une conférence de presse. La Bundesbank a également fait part de son inquiétude après le volontarisme monétaire affiché par le chef du gouvernement français. "Nous observons avec inquiétude que des dirigeants politiques français retrouvent la mentalité des années 1970, soit bien avant que le franc devienne une monnaie stable", déclare un haut responsable de la banque centrale, cité lundi par le quotidien Bild.
La BCE libre de décider. La Bundesbank n'a pas souhaité faire de commentaire. La vigueur de l'euro et ses effets sur l'inflation sont devenus l'une des principales préoccupations de la BCE, qui tiendra jeudi sa prochaine réunion monétaire. Plusieurs grandes entreprises européennes ont évoqué le niveau fort de l'euro lors de la publication de leurs résultats du premier trimestre. L'euro était lundi pratiquement stable face à la monnaie américaine, autour de 1,3875 dollar.
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