Le bilan du surendettement des ménages français n’est pas bon. Le nombre de dossier déposé est en hausse de 12%, selon le constat dressé par la fédération Cresus, qui regroupe des associations d’aides aux personnes surendettés. Le montant moyen d'endettement des ménages concernés tourne autour de 40.000 euros. De plus en plus de Français sont donc touchés par ce phénomène. Et le surendettement frappe désormais les personnes âgées et les classes moyennes.
Les classes moyennes. Elles ne représentent pas encore la majorité des ménages concernés par les problèmes de surendettement mais sont de plus en plus fragilisées face à la flambée des prix de l’immobilier et face à la hausse des prix de l’énergie. "Elles ont un fardeau très lourd. Leurs gamins n’ont pas de bourse. Il faut emprunter aujourd’hui pour les études, dans toutes les écoles. Ça coûte de l’argent. Donc il faut qu’elles puissent accéder au crédit mais très souvent, quand elles ont pris des crédits et n’arrivent pas à rembourser, elles réempruntent. Et ça, c’est une erreur", explique Jean-Louis Kiehl, président de la Fédération des associations Crésus. Une situation d’autant plus délicate que les classes moyennes n’ont généralement pas accès aux aides sociales ou encore aux allocations logement.
"Rien n’est prévu pour les surendettés atypiques"
Les personnes âgées. Les retraités sont eux aussi de plus en plus concernés par le problème du surendettement. "Les seniors viennent au secours de leurs enfants, empruntent, prennent des crédits pour aider les gamins. (…) Et ça crée des drames qui sont tragiques", déplore aussi Jean-Louis Kiehl. Georges Krausz, 72 ans, en est l’exemple. Cet ancien cadre technico-commercial est surendetté depuis vingt ans, après avoir été mis à la retraite anticipée. Il vit désormais avec 600 euros par mois, ce qu’il appelle le "reste à crever". "Avec 600 euros, on y arrive à peu près mais c’est très difficile quand on a vécu avec des revenus plus importants. Plus dure est la chute", explique-t-il au micro d’Europe 1. "Dès l’instant où on cogne à une porte, rien n’est prévu pour aider les surendettés atypiques. (…) On n’est pas sur la liste officiel des Rmistes", souligne-t-il. Et de dénoncer une "discrimination sociale généralisée où on oublie d’évoquer le fait qu’un surendetté reconnu dispose d’un statut de précarité temporaire".
En France, le montant moyen des dettes impayées atteint 37.500 euros par ménage, soit deux fois plus qu’en Allemagne. Crésus appelle maintenant à la création d’un registre national des crédits aux particuliers qui permettrait à tout établissement de crédit de vérifier le niveau d’endettement d’un ménage avant qu’il ne soit trop tard. En moyenne, un ménage surendetté fait face à dix créanciers.