Les évadés fiscaux repentis sont de plus en plus nombreux. Depuis sa création en 2013, en effet, le service de régularisation de Bercy ne désemplit pas. Pas moins de 2.400 dossiers de contribuables détenant des comptes non déclarés à l’étranger ont été régularisés en un an. Et c'est un torrent de nouveaux dossiers qui est attendu : jusqu'à 31.000 dossiers sont en préparation pour rejoindre ce service très discret installé dans un quartier populaire du 19ème arrondissement de paris, et qu'Europe1 a pu visiter.
Des dossiers de 20 kilos. Le service occupe deux étages d'un bâtiment ultra-sécurisé, dans le nord de la capitale, contre seulement quelques bureaux il y a un an. Il faut dire que le service a explosé : ils étaient 20 inspecteurs au départ, ils sont 80 aujourd'hui. Et ce qui est marquant, c'est que lorsqu'on arrive, on se met à chuchoter : il n'y a tout simplement pas un bruit, tant le sérieux est roi. On aperçoit parfaitement, en revanche, les dossiers empilés au service courrier. Il en arrive ici 50 à 60 par jour et ils pèsent leur poids : plusieurs kilos parfois, le record a même été établi à 23 kilos.
Près de deux milliards en un an. En moyenne, les sommes cachées a l'étranger s'élèvent à 900.000 euros. Dans un premier temps, le repenti paie ses impôts sur cette somme, puis il paye des pénalités. "Ce contribuable a payé 23.000 euros d'ISF en 2007, il aurait dû payer 57.000", raconte par exemple Béatrice Betrhomet, qui gère une partie des dossiers. Dans les trois quarts des cas, les gens viennent pour de l'argent qui dormait sur un compte après un héritage. En un an, ces régularisations ont déjà rapporté près de deux milliards d'euros à l’État. Et ça n'est pas terminé.
"Çà continue d'arriver". "On n'aura pas tout terminé en 2015. Et les dossiers continuent d'arriver. On va laisser un peu les gens réfléchir", explique la directrice du service, Mahité Gabet, au micro d'Europe1. Pour 2015, on est sur la même tendance que 2014. Le service s'attend à récolter, à nouveau, 1,8 milliard d'euros, qui serviront à financer les baisses d'impôts accordées à des ménages modestes.