Christine Lagarde a été désignée mardi directrice générale du Fonds monétaire international, le FMI. Succédant à un autre Français, Dominique Strauss-Kahn, elle devient la première femme à ce poste.
Le FMI, aux prises avec une profonde crise économique en Grèce, a annoncé dans un communiqué que son conseil d'administration avait choisi l’actuelle ministre française de l’Economie et des Finances, âgée 55 ans, sans préciser s'il était parvenu à cette décision à l'unanimité.
En poste dès "le 5 juilllet 2011"
Sur son compte Twitter, la nouvelle directrice générale du FMI a réagi en ces termes : "Chers Amis, c'est un honneur et une joie de vous annoncer que le Conseil d'administration du FMI vient de me désigner Directrice générale !". "L'action du FMI doit être pertinente, proactive, efficace et légitime, pour assurer une croissance plus forte et durable, la stabilité macroéconomique et un avenir meilleur pour tous", a ensuite déclaré la ministre française des Finances.
"Avec beaucoup d'énergie et d'enthousiasme, je vais essayer de faire ce qu'on peut faire de mieux dans des circonstances très difficiles", a-t-elle ajouté mercredi à la sortie de son dernier conseil des ministres.
Dans son communiqué, le conseil d'administration du FMI précise que le mandat de Christine Lagarde, d'une durée de cinq ans, "commencera le 5 juilllet 2011". Christine Lagarde a prévenu : son mandat s'inscrira dans la continuité de celui de DSK, dont elle partage les points de vue. La nouvelle directrice ne va donc pas opérer de rupture et s'entretiendra bientôt avec son prédécesseur, mais le plus discrètement possible, affaire DSK oblige.
Un choix pressenti
Le choix de Christine Lagarde était pratiquement acquis après le soutien de la Chine, de la Russie, du Brésil et des Etats-Unis. Favorite de l'influente presse économique anglo-saxonne, elle avait pris ces dernières semaines son bâton de pèlerin pour s'attirer les bonnes grâces des pays émergents, promettant de leur faire une place au soleil du FMI.
Il y a quelques semaines, le New York Times citait Kenneth S. Rogoff, ancien chef économiste du FMI et professeur à Harvard, expliquant que Christine Lagarde était reçue pratiquement partout "comme une rock star". Dans la même veine, le Financial Times l'avait désignée ministre des Finances de l'année 2009 pour ses "performances" internationales face à la plus grave récession mondiale de l'après-guerre tandis que le magazine américain Forbes en faisait la 17e femme la plus puissante du monde.
Du côté de l'Elysée, on salue "une victoire pour la France". "a présidence française se réjouit qu'une femme accède à cette importante responsabilité internationale", souligne l'Elysée dans une déclaration, qui précise que Nicolas Sarkozy s'est entretenu avec Christine Lagarde à la suite de sa nomination.
Un remaniement imminent en France
La nomination de la ministre française de l'Economie et des Finances à la tête du FMI engendrera un remaniement ministériel en France. Celui-ci pourrait intervenir dès mercredi matin, avant-même le Conseil des ministres.
Pour la succession de celle qui s'est imposée en quatre ans à la barre du "paquebot" de Bercy et ces derniers mois à la présidence française du G20, les noms de trois ministres circulent avec insistance : François Baroin, ministre du Budget, Bruno Le Maire, en charge de l’Agriculture, et Valérie Pécresse, titulaire du portefeuille de l’Enseignement supérieur. Une seule certitude : Christine Lagarde participera bien mercredi à son tout dernier Conseil des ministres.