Le gouverneur de la banque centrale d'Israël, Stanley Fischer, a annoncé samedi qu'il briguait le poste de directeur général du FMI, se posant en rival très sérieux de la favorite Christine Lagarde. Cette candidature s'ajoute à celle du gouverneur de la banque du Mexique, Agustin Carstens, et vient compliquer la tâche de la ministre française de l'Economie et des Finances.
Christine Lagarde se trouvait samedi en Arabie saoudite afin de convaincre du bien-fondé de sa candidature au poste laissé vacant par Dominique Strauss-Kahn accusé d'agression sexuelle sur une employée d'hôtel et arrêté le 14 mai à New York.
Une occasion extraordinaire
Cette vacance "a provoqué une occasion extraordinaire et inattendue, une occasion qui peut-être ne se présentera plus jamais, de se porter candidat à la direction du FMI, ce qu'après une longue réflexion j'ai décidé de faire", a expliqué Fischer dans un communiqué. L’Israélien, qui a reçu le soutien du ministre israélien des Finances, Yuval Steinitz, a ajouté être conscient du fait qu'il s'agissait d'un processus compliqué et semé de possibles embûches, mais que cela ne constituait pas un obstacle à sa décision.
Originaire de Zambie, Stanley Fischer, âgé de 67 ans, a occupé les fonctions de directeur exécutif adjoint du FMI entre 1994 et 2001 et il est considéré comme l'un des artisans de la résistance de l'économie israélienne lors de la crise financière de 2008. Il a procédé à 10 reprises à des relèvements des taux d'intérêt afin de contenir l'inflation et garantir une croissance économique de son pays qui devrait être de 4,5% en 2011.
Un candidat... plus tout jeune
Stanley Fischer a pourtant plusieurs désavantage à commencer par son âge. Les règlements du FMI fixent à 65 ans l'âge maximum pour être élu au poste de directeur et à 70 ans l'âge maximum pour occuper cette fonction. La nationalité israélienne de Fischer pourrait, d'autre part, lui valoir une opposition de la part des pays arabes. "En raison de mon expérience, je pense que je peux apporter ma contribution au FMI, entité centrale de l'économie mondiale, et aider l'économie mondiale après la crise", a affirmé Fischer, opposé à l'élection d'un Européen à la tête du FMI.
La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, soutenue par l'Union européenne, fait figure de favorite pour s'installer dans le fauteuil de directeur général. Si elle dispose du soutien des Européens, Lagarde doit tenter de rallier à sa candidature les Chinois et les Américains alors que le Sud-Africain Trevor Manuel s'est retiré de la course vendredi. Stanley Fischer peut, lui, compter sur les sympathies américaines ainsi que sur sa proximité avec le patron de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, dont il était conseiller.