C'est une passation de pouvoir particulière qui s'est déroulée ce mercredi à Washington puisqu'elle s'est faite...à distance. Pour sa première intervention en tant que patronne du Fonds monétaire international, Christine Lagarde a en effet indiqué avoir "parlé au téléphone" avec son prédécesseur Dominique Strauss-Kahn, toujours poursuivi pour tentative de viol par la justice américaine.
"Un contact professionnel avec DSK"
"C'était un contact strictement professionnel et voué exclusivement à la succession que je prends", a indiqué Christine Lagarde à la chaîne de télévision France 24. Selon l'ancienne ministre des Finances, "il est assez légitime" de "prendre contact" avec son prédécesseur "sur un certain nombre de dossiers en cours et sur un certain nombre de réformes dont il avait pris l'initiative".
Lors de son intervention devant la presse internationale, exclusivement en anglais, Christine Lagarde n’a pas été avare de compliments à l’égard de son prédécesseur. "Certaines choses initiées par Dominique Strauss-Kahn sont d’excellentes réformes et je vais faire en sorte de les poursuivre", a-t-elle affirmé. Avant d’ajouter : "Je suis la première à reconnaître la qualité du travail accompli. Pour le reste, laissons faire la justice".
Lagarde balaie les critiques sur ses compétences
Pour le reste, justement, Christine Lagarde a voulu montrer qu’elle se concentrait sur le fond des dossiers. Au menu : la croissance mondiale, la crise de la zone euro, la dette grecque. Elle réunira d’ailleurs dès vendredi le conseil d’administration du FMI pour examiner le déblocage d’une cinquième tranche du plan d’aide à Athènes.
Réagissant aux critiques de la presse américaine sur ses compétences, Christine Lagarde a répondu qu’elle n’était pas une économiste de formation mais qu’elle promettait d’être la meilleure chef d’équipe entourée des directeurs les plus compétents. "Depuis 24 heures que je suis arrivée, j’ai déjà suivi 18 heures de briefing", a-t-elle conclu.