L’identité du nouveau patron du FMI pourrait être dévoilée mardi. Alors que le conseil d’administration du Fonds monétaire international doit se pencher sur les candidatures de Christine Lagarde et du Mexicain Agustin Carstens, il pourrait faire son choix dès cette réunion. Les 24 membres de l'instance, représentant huit pays et seize groupes de pays, se sont entretenus avec les deux candidats au poste de directeur général de l’institution, et donc à la succession de Dominique Strauss-Kahn.
Les Etats-Unis et la Russie la soutiennent
C’est donc désormais le temps du "consensus" sur le nom du nouveau patron. S'ils n'y parvenaient pas, ils procéderaient à un vote. La nomination doit ensuite être annoncée par un simple communiqué de presse, sans cérémonie officielle d'intronisation.
La grande favorite pour le prestigieux poste est Christine Lagarde. Mardi, les Etats-Unis, la Russie et le Brésil lui ont officiellement apporté leur soutien. "Je suis heureux d'annoncer notre décision de soutenir Christine Lagarde pour diriger le Fonds monétaire international", a annoncé le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner.
"Moins de libido et de testostérone"
Christine Lagarde est très populaire outre-atlantique, ce qui pourrait faire la différence. Depuis qu'elle a dirigé un grand cabinet d'avocats de Chicago, elle a toujours su cultiver ses réseaux. Lors d'une interview à la chaîne ABC, interrogée sur les différences hommes-femmes dans les affaires, la ministre avait répondu : "je crois que nous mettons moins de libido et de testostérone dans l'équation". Cette réponse lui a valu le soutien des médias aux Etats-Unis.
Et dans les couloirs du FMI, même s'il n'y a rien d'officiel encore, David Holley, un des responsables, est presque déjà passé au féminin. "Choisir le directeur est une décision extrêmement importante, il ou elle représente l'institution, elle dirige, rend des comptes aux 187 pays membres. C'est un mélange de technique, de diplomatie et de politique", souligne ce responsable.
Des chantiers difficiles
Le nouveau directeur général aura immédiatement des tâches délicates, dont les priorités seront la gestion de la crise grecque et l'examen des premiers rapports de l'institution sur les répercussions transfrontalières de la politique des cinq plus grandes économies mondiales (Chine, Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni et zone euro). Autre chantier, les relations avec l'Egypte, qui selon un conseiller du ministère des Finances samedi, a retiré sa demande de prêt au FMI.
Un remaniement en France
Aucune date de prise de fonctions n'a été décidée pour le nouveau numéro un du FMI, mais le nouveau patron pourrait commencer sa mission en juillet. Si Christine Lagarde, ministre de l’Economie et des Finances, est nommé à ce poste, un remaniement gouvernemental pourrait intervenir très tôt en France. Le Premier ministre doit en effet quitter Paris mercredi soir pour un déplacement au Cambodge et en Indonésie dont il ne doit pas rentrer avant dimanche soir. D'où la perspective d'un remaniement mardi soir ou mercredi.
Interrogé vendredi à Bruxelles en marge du Conseil européen et lundi lors de sa conférence de presse sur le grand emprunt, le président Nicolas Sarkozy s'est refusé à livrer la moindre indication sur l'ampleur du mouvement et sur son calendrier. "J'attendrai que Christine Lagarde (...) soit désignée pour décider avec le Premier ministre les conséquences que nous en tirerons", a-t-il dit.