La liste des candidats à la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fond monétaire international doit être officialisée vendredi, date limite du dépôt des candidatures. Un duel entre la française Lagarde et le mexicain Carstens s’annonce, après ce qui ressemble à un abandon de la part des prétendants sud-africains et kazakh.
Plusieurs candidats prêts de jeter l’éponge
Outre la ministre de l’Economie Christine Lagarde, le mexicain Agustin Carstens, le kazakh Grigori Martchenko et le sud-africain Trevor Manuel ont fait part de leur vif intérêt. Mais aux alliances qui se nouent entre grandes puissances, les deux derniers sont sur le point d’abandonner et n’ont pas officialisé leur candidature.
C’est ainsi que l'ancien ministre des Finances sud-africain Trevor Manuel a renoncé à se porter candidat. "Mon adrénaline coule pour l'Afrique du Sud à l'heure actuelle. C'est là que va toute mon attention", a-t-il déclaré vendredi à la radio publique SAfm, avant de préciser par la suite qu'il serait "vraiment malheureux" que le prochain dirigeant du FMI soit européen.
Le chef de la Banque centrale kazakhe Grigori Martchenko semblait, lui aussi, sur le point de jeter l’éponge vendredi, jugeant la nomination de la Française quasiment "acquise". "Les pays du G8 sont d'accord pour soutenir madame Lagarde, et si ces pays qui détiennent ensemble plus de 60% des droits de vote (au FMI) sont d'accord pour soutenir le même candidat, alors c'est plus ou moins acquis", a-t-il déclaré jeudi Daily Telegraph.
Agustin Carstens, l’autre favori
Hormis Christine Lagarde ne reste désormais en lice plus que le gouverneur de la Banque du Mexique Agustin Carstens. Sous-directeur du FMI de 2003 à 2006, ce dernier espère capitaliser sur les critiques formulées par les pays en développement concernant la mainmise de l'Europe sur la direction du Fonds.
Chacun sa tournée mondiale
Comme Christine Lagarde, il s’est donc lui aussi lancé dans un tour du monde pour défendre sa candidature, en concentrant tous ses efforts sur les puissances émergentes. En visite en Inde vendredi, il doit se rendre en Chine le 16 juin. Il peine pourtant à rallier sur son nom les voix de ces pays et peut, à ce jour, revendiquer le soutien d'une douzaine de pays latino-américains.
De son côté, la candidate française continue son opération de lobbying. Après s’être rendue au Brésil et en Chine, elle est vendredi au Portugal pour y rencontrer les dirigeants africains, avant de se rendre la semaine prochaine en Egypte et en Arabie Saoudite.
Les deux candidats devront convaincre les 24 administrateurs du FMI pour l’emporter. Le FMI prévoit de publier le nom des candidats en début de semaine prochaine et doit désigner un nouveau dirigeant le 30 juin. Mais s’il n’y a que deux candidats, la procédure pourrait être accélérée.