La fermeture programmée de la centrale nucléaire de Fessenheim continue d’embarrasser le gouvernement : si le candidat Hollande n’a cessé de promettre sa fermeture pour 2017, le président Hollande se montre, lui, plus discret. Un changement de ton qui inquiète d’autant plus les partisans de sa fermeture que Ségolène Royal a laissé entendre à plusieurs reprises que d’autres options étaient envisageables. Des pistes alternatives sur lesquelles, selon les informations d’Europe 1, travaille actuellement EDF, qui devrait présenter sa copie d'ici le printemps. Des solutions de rechange qui pourrait bien remplacer le scénario initial.
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La promesse. La fermeture de la plus vieille centrale nucléaire en France était une promesse de campagne de François Hollande. Un objectif que ce dernier n’a pas publié en cours de route, même si le ton est passé de l’affirmatif au conditionnel : "J'ai pris cet engagement que dans le cadre du plafonnement du nucléaire, il y aurait la fermeture de Fessenheim. Des procédures sont en cours et les études sont lancées", a souligné le président de la République, le 5 janvier 2015 sur France Inter.
Pourtant, la loi de transition énergétique de Ségolène Royal prévoit que, pour toute ouverture d’un nouvel EPR, il faudra fermer deux réacteurs. Or, une centrale nucléaire de nouvelle génération est en construction à Flamanville : deux anciens réacteurs devraient donc être démantelés et tous les regards se tournent vers le plus vieux site français, celui de Fessenheim.
EDF pas vraiment sur la même ligne. Si sur le papier les choses sont claires, la réalité est, elle, plus complexe. Car si le site de Fessenheim est plus que vieillissant, EDF vient justement d'investir 500 millions d'euros pour assurer sa sureté. Et l’électricien ne cesse de militer pour un prolongement de la durée de vie de ses centrales, censées être de 40 ans, et qu’il souhaite repousser à 60 ans. EDF traine donc des pieds pour fermer Fessenheim et met en avant un autre argument : démanteler les deux réacteurs du site, c'est fermer toute la centrale et mettre en péril 2.000 emplois.
Ces alternatives que prépare EDF. Consciente de ces limites, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a, selon nos informations, donc demandé à EDF de présenter d’autres scénarios avant l'été. Première alternative, la fermeture de deux réacteurs dans sur une autre centrale : au Tricastin, dans la Drome, et au Bugey, dans l'Ain, ou à Gravelines, dans le Nord.
Deuxième alternative, qui semble en tête de liste : la fermeture d'un réacteur à Fessenheim et d'un autre réacteur sur une autre centrale. Ce qui permettrait de tenir en partie la promesse sur Fessenheim, sans sacrifier totalement le bassin d'emploi.
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