Filippetti défend le financement du cinéma

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Sophie Amsili , modifié à
"Ce n'est pas l'argent public" qui finance les gros cachets des acteurs, assure la ministre.

Depuis la tribune de Vincent Maraval, distributeur et producteur de cinéma, dans le Monde, le 28 décembre, les cachets des acteurs français de cinéma font couler beaucoup d'encre. Samedi, c'est au tour de la ministre de la Culture d'intervenir pour défendre le mode de financement du cinéma français.

La charge de Vincent Maraval. "Les acteurs français sont trop payés !", avait dénoncé dans sa tribune Vincent Maraval, cofondateur de la société Wild Bunch, qui a distribué entre autres Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté, La Guerre est déclarée ou encore Comme t'y es belle. "Les acteurs français sont riches de l'argent public et du système qui protège l'exception culturelle", tempêtait-il, citant nommément Dany Boon ou encore Vincent Cassel. "Dix fois moins de recettes, cinq fois plus de salaire, telle est l'économie du cinéma français", ajoutait-il.

La réplique d'Aurélie Filippetti. "Ce n'est pas l'argent public qui sert à financer ces cachets", rétorque samedi la ministre de la Culture dans un entretien au Monde. Aurélie Filippetti se dit "surprise par la violence de la charge" de Vincent Maraval. "Le système de régulation permet au contraire de soutenir prioritairement les films de la diversité", défend-elle. "D'ailleurs, ces cachets supérieurs à un million d'euros concernent dix films par an... Ce sont des films à gros budget pour lesquels les aides du CNC [Centre national du cinéma et de l'image animée, NDLR] sont marginales car dégressives, et qui sont financés par des chaînes de télévision."

Avant la ministre, le CNC avait lui aussi répondu aux accusations de Vincent Maraval. "L'argent public est là pour éviter les excès, avait martelé jeudi Eric Garandeau, président de l'établissement public. "Le CNC récupère de l'argent sur les entrées (10,7% du prix du ticket), qu'il redistribue aux producteurs de manière dégressive." Ainsi, "on récompense les succès et on mutualise les risques", poursuivait-il. "C'est un système qui a permis l'émergence de nouveaux talents, comme Maïwenn (Polisse), Valérie Donzelli (La guerre est déclarée, Main dans la main) ou Michel Hazanavicius (The Artist)"

Ce que nous apprennent les chiffres d'entrées. 2012 a été "une excellente année", avait par ailleurs estimé le CNC alors que Vincent Maraval évoquait, lui, "un désastre". Des films comme Sur la piste du Marsupilami, La vérité si je mens 3 ou Le prénom ont réalisé chacun plus de trois millions d'entrées. Au total, 204,26 millions d'entrées ont été enregistrées pendant l'année, une baisse de près de 6% par rapport à 2011 qui avait connu un cru "exceptionnel" avec la sortie, entre autres, de The Artist et d'Intouchables.