L'entretien. "C'est une bonne nouvelle pour l'usine, pour Renault, pour la France". Invité de l'émission C'est arrivé cette semaine, samedi sur Europe 1, Carlos Ghosn, le PDG de Renault-Nissan, a commenté la décision de produire la prochaine Micra de Nissan à l'usine de Flins, dans les Yvelines, une "conséquence de l'accord de compétitivité" signé en mars avec les syndicats.
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"On va être obligés d'embaucher". Le site de Flins "produit aujourd'hui un peu plus de 120.000 voitures par an, donc le fait de rajouter 80.000 voitures, cela ne peut pas se faire avec le nombre de personnes aujourd'hui dans l'usine", a développé Carlos Ghosn, ajoutant : "on va être obligés d'embaucher". Pour l'heure, l'usine emploi 2.650 CDI, 750 intérimaires et 200 personnes en mission venues d'autres sites de Renault. D'après un responsable syndical FO, l'arrivée de la Micra sur les chaînes de montage de Flins devrait conduire à l'embauche d'une équipe supplémentaire, soit environ 1.000 personnes.
La CGT avait, quant à elle, émis des doutes sur la volonté d'embaucher. "Je me méfie des effets d'annonce, et j'attends de voir si les Micra représenteront vraiment un volume supplémentaire pour Flins, et si elles ne vont pas remplacer une partie des Clio produites sur place", a ainsi réagi vendredi Ali Kaya, représentant CGT du site de Flins. Carlos Ghosn semble ainsi s'engager à "ajouter" la production de Nissan Micra à celle de Clio, sans la remplacer.
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Une décision qui a "un sens économique". "Dans tous les cas, la décision de Nissan a été basée sur des purs critères économiques", a expliqué Carlos Ghosn. "L'autre option, c'était de continuer à produire la Micra en Inde et l'exporter en Europe. Il a fallu à tout prix battre cette hypothèse", a indiqué le PDG pour qui la décision prise par le groupe a "un sens économique". Selon lui, "il y a un intérêt à produire là ou on veut vendre : cela élimine des couts de logistique et souvent quelques barrières douanières".
"Produire en France, c'est attractif". Carlos Ghosn a aussi estimé que d'autres acteurs du secteur automobile pouvaient être "tentés" par une production en France, et affirmé : "c'est une très grande chance pour Renault de montrer sur un cas très précis que produire en France, c'est attractif".