>>Le contexte. C'est la première grande manifestation de la Fonction publique depuis que François Hollande est au pouvoir. Jeudi, trois syndicats ont appelé les cinq millions de fonctionnaires français à défiler dans la rue pour faire par de leurs revendications au gouvernement.
>> Les syndicats sont-ils dans le vrai ? Europe1.fr vous livre des éléments de réponse.
• 9 % de hausse du point d'indice en 12 ans. Mais c'est surtout la question des salaires qui préoccupe les fonctionnaires. Plus généralement, c'est la faiblesse de l'augmentation du point d'indice, qui sert de base au calcul des rémunérations, qui inquiète les syndicats. Entre 2000 et 2012, il n'a augmenté que de 9 %, quand l'inflation était, elle, de 23 %. Conséquence : une baisse significative du pouvoir d'achat, qui s'est encore aggravée avec la crise. Dans le cadre de la réduction des déficits publics, le point d'indice est purement et simplement gelé depuis 2010. Selon la CGT, 945.000 agents du public sont aujourd'hui payés au Smic.
• Des primes pour compenser. Ce raisonnement n'est pourtant pas tout à fait complet. S'il est vrai que le salaire de base du public n'a que peu augmenté en l'espace de dix ans, les fonctionnaires peuvent toutefois compter sur des primes pour compenser. En effet, l'Etat privilégie de plus en plus ce système de gratification, qui présente l'avantage d'être moins coûteux en charges sociales. Selon le rapport annuel du ministère du Budget sur l'état de la fonction publique, les "mesures individuelles" représenteraient aujourd'hui plus de 50 % de la rémunération des agents.
• Et l'addition globale, alors ? Conséquence, selon l'Insee, entre 2000 et 2009, le salaire moyen des agents de la Fonction publique d'Etat a augmenté de 22 %, quand l'inflation augmentait elle de 17,5 %. En clair, non seulement leur pouvoir d'achat n'a pas diminué, mais il a même légèrement augmenté.