Si les abus sont reconnus, ils ne sont pas près de disparaître. L’association de défense des droits des consommateurs UFC-Que Choisir, dénonce le manque d’encadrement législatif des tarifs bancaires, alors qu’un rapport sur les tarifs appliqués par les banques est présenté jeudi au ministère de l’Economie.
Des excès officialisés
L’enquête remise jeudi à Christine Lagarde met en avant des frais bancaires payés par les consommateurs français parmi les plus élevés d’Europe, mais aussi des incidents de paiement, payés par les plus fragiles, deux fois plus élevés que la moyenne européenne. Georges Pauget, co-auteur du rapport, a annoncé jeudi après-midi, que les banques sont d'accord pour baisser leurs frais d'intervention, en cas de chèque ou prélèvement sans provision, de 50%. Mais l'UFC-Que Choisir réclame "des mesures fortes" et notamment la mise en place d'une loi afin d'encadrer les tarifs bancaires.
Mais ce n’est pas la piste privilégiée par la ministre de l’Economie. Dans un entretien publié dans Le Parisien jeudi, Christine Lagarde présente son "plan de bataille" pour plus de transparence des tarifs appliqués par les banques, mais exclut pour le moment un recours à la loi.
"Demander à un sourd de tendre l’oreille"
La ministre souhaite voir plus de transparence dans l’affichage des tarifs des services des établissements bancaires. Elle propose que les banques publient, en tête de leur brochure, les tarifs des dix services les plus utilisés par les clients. Une mesure qui ne va pas assez loin pour l’UFC-Que Choisir qui regrette son caractère non obligatoire.
"La ministre fait confiance aux banques pour prendre des engagements et les respecter. Autant demander à un sourd de tendre l’oreille !", dénonce l’association dans un communiqué, annonçant également qu’elle entend "peser de tout son poids auprès des parlementaires pour obtenir une vraie réforme", de la tarification bancaire visant à plus de transparence et moins de cherté.