La présidente de la Suisse Micheline Calmy-Rey a laconiquement commenté jeudi la décision de Paris de fermer la porte à un accord fiscal avec Berne, estimant que ce choix "apparten(ait) à la France", et a assuré que son pays n'avait pas vocation à être "une place de contournement". Lors de leur entretien d'environ une heure, François Fillon a pour sa part présenté à Micheline Calmy-Rey "les raisons pour lesquelles la France" avait dit non jeudi à la signature de cet accord, selon un communiqué de Matignon.
Le traité, dit "Rubik", a déjà été accepté par Londres et Berlin. Il prévoit que les personnes domiciliées au Royaume-Uni et en Allemagne peuvent régulariser leurs relations bancaires en Suisse, tout en préservant leur anonymat. En contrepartie, l'administration suisse leur prélèvera un impôt et le reversera au fisc du pays d'origine. La signature d'un tel accord aurait permis de faire entrer rapidement de l'argent dans les caisses françaises, mais il est dénoncé comme une entorse à la lutte contre les paradis fiscaux et le secret bancaire.