Après une année marquée par un travail d’amélioration des conditions de travail, France Télécom doit faire face à un nouveau défi : le vieillissement de sa population salariée. "50,2% de nos salariés français ont 50 ans ou plus", explique-t-on chez France Télécom, selon un bilan réalisé en 2009, "et l’âge moyen, dans l’entreprise en France, est de 46,5 ans".
En 2020, 50% des effectifs à la retraite
"Une démographie particulière qui s’explique par l’histoire de l’entreprise", souligne Sébastien Crozier, directeur de la stratégie et de l'innovation et élu CFE CGC / UNSA. Dans les années soixante-dix, lorsque Georges Pompidou est arrivé au pouvoir, un "plan téléphone" a été mis en place afin d’équiper l’ensemble des ménages. "Pour cela France Telecom a embauché 15.000 personnes en 1978", raconte le syndicaliste.
Un pic d’embauches qui, trente ans plus tard, vient déséquilibrer la pyramide des âges de l’entreprise. "Dans dix ans, il y aura un grosse vague de départs. Environ 50% des effectifs partiront à la retraite d’ici à 2020", explique Sébastien Crozier.
10.000 embauches d’ici à 2012
Une situation que France Télécom essaie d’anticiper. Un plan séniors a été signé en 2009, pour mieux organiser les deuxièmes parties de carrières. "On constate que la vitesse des départs en retraite dans les années à venir représente un vrai défi dans la mesure où il faut embaucher et former d'autres personnes pour les remplacer sans perdre en termes d'expertise et compétence". Pour cela l’entreprise annoncé la mise en place d’un plan de 10.000 recrutements, en CDI, d’ici à 2012.
"Une bonne nouvelle", écrit CFE-CGC/UNSA France Télécom-Orange dans un communiqué, qui salue "le retour à la prise en compte de la dimension sociale de l’entreprise", qui se remet progressivement du malaise des dernières années.
La réforme des retraites "de plein fouet"
Mais le gros pic de départs coïncide avec le report de l’âge légal à la retraite actuellement en discussion au Parlement. "L’entreprise se prend la réforme de plein fouet", explique Sébastien Crozier. "Les départs à la retraites vont être décalés de deux ans et il y aura moins d’embauche", ajoute-t-il, confiant également ses craintes de l’impact de la réforme sur le moral des salariés.