France et Luxembourg, alliés anti-Mittal

François Hollande et le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker ont prôné mardi la création d'un front commun européen pour empêcher le PDG d'ArcelorMittal de jouer un pays contre un autre dans les fermetures de sites.
François Hollande et le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker ont prôné mardi la création d'un front commun européen pour empêcher le PDG d'ArcelorMittal de jouer un pays contre un autre dans les fermetures de sites. © REUTERS/Jacques Brinon
  • Copié
avec agences , modifié à
Hollande et Juncker mettent la pression et l'UE demande de stopper les fermetures.

Mittal se met l'Europe à dos. "On le verra car on le trouvera." Comme en témoignent ces mots, Jean-Claude Juncker n'apprécie pas vraiment le comportement de Lakshmi Mittal, PDG d'ArcelorMittal. Le président sortant de l'Eurogroupe et Premier ministre Luxembourgeois était l'invité de François Hollande, mardi à l’Élysée. Et il a assuré à son hôte "d'une solidarité de fait" entre la France et le Luxembourg. En parallèle de cette rencontre, le commissaire européen à l'Industrie, Antonio Tajani, a également annoncé que l'Union européenne demandait au groupe de suspendre ses fermetures d'usines.

>> À lire : Mittal est-il de bonne foi ?

Boursier.com - Une loi pour la reprise des sites rentables verra le jour, promet François Hollande

Une politique de la chaise vide qui passe mal. Antonio Tajani avait convié mardi Lakshmi Mittal ainsi que les ministres de l'Industrie belges, luxembourgeois et français (Arnaud Montebourg en l'occurrence) à venir discuter d'un plan européen de relance du secteur de l'acier. C'est précisément dans l'attente de ce plan que Bruxelles souhaite que Mittal stoppe ses fermetures d'usine. Or, tout le monde est venu à la réunion… Sauf Lakshmi Mittal. "Ce n'est pas convenable", a ainsi commenté Jean-Claude Juncker, interrogé sur cette absence. "Il sera trouvé", a renchéri le président français qui a appelé les pays européens à parler d'une même voix.

Boursier.com - La CFDT juge que l'accord décroché pour Florange est "acceptable"

Luxembourg, France et Belgique … un combat commun. ArcelorMittal a annoncé la fermeture des hauts fourneaux de Florange et de Liège, ainsi que de six lignes de production en Belgique. Au Luxembourg, le four à arc électrique et la coulée continue du laminoir de Schifflange sont également à l'arrêt et les salariés craignent également une fermeture d'usine. Les syndicats ont d'ailleurs prévu plusieurs manifestations communes dans chacun des trois pays. "Nous devons veiller à parler ensemble, belges luxembourgeois, français pour éviter qu'en l'occurrence Mittal n'utilise les relations bilatérales pour dire à certains ce qu'ils veulent entendre", a prévenu François Hollande mardi.

>> À lire : Liège, Florange, même scénario ?

12.12 Lakshmi Mittal

© MAX PPP

Une fin de non-recevoir de Mittal. Le géant de la métallurgie a refusé de suspendre ses fermetures d'usines, contrairement aux recommandations de Bruxelles. "La situation économique en Europe est extrêmement fragile et cela a eu pour effet de considérablement diminuer la demande d'acier. Ne pas prendre de mesure pour répondre à cette situation ne ferait qu'affaiblir l'entreprise en Europe, menaçant ainsi la rentabilité d'autres sites", s'est justifié le groupe dans un communiqué, disant devoir "gérer l'entreprise dans l'intérêt des 98.000 personnes" qu'il emploie en Europe. Au sujet de l'absence de Lakshmi Mittal à la réunion, ArcelorMittal a indiqué sans plus de commentaire que le groupe était représenté à Bruxelles par Robrecht Himpe, directeur général de sa division Acier plat en Europe.

>> À lire : Mittal, 3,7 milliards de pertes... et après?