A peine remanier, le gouvernement voit une lueur d’espoir sur l’épineux dossier de l’économie : la croissance se confirme pour le premier semestre 2014. L’Insee a estimé jeudi que l'économie française était "dans une phase de reprise mais sans accélération". La croissance devrait donc se confirmer selon l’institut, mais rester "modeste" au premier semestre. Toutefois, les politiques mises en place, notamment le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), devrait porter ses fruits et le chômage va se stabiliser. Toutefois, pas de quoi pavoiser estime l’Insee qui prévient dans sa note de conjoncture que la situation économique du pays reste incertaine et que le moindre événement peut provoquer une rechute.
La croissance se confirme. Après deux bons trimestres fin 2013, l’Insee prévoit une croissance de 0,1% au premier trimestre 2014 puis de 0,3% au deuxième trimestre. Si ces prévisions de croissance se confirment et si les deux derniers trimestres connaissent chacun une progression du produit intérieur brut (PIB) égale à celle du 2e trimestre (+0,3%), la croissance sera de 0,7% sur l'année, a précisé l'Insee. Cette reprise serait portée par une amélioration de la situation de nos voisins européens et une inflation qui se maintient sous 1%, ce qui limite la perte de pouvoir d’achat liée à la hausse des impôts et sauve, un peu, la consommation. Le gouvernement prévoit de son côté une croissance de 0,9% en 2014.
Le chômage se stabilise (enfin). Les politiques mises en place par le gouvernement, notamment le CICE et les emplois aidés vont porter leurs fruits. L’Insee table sur une stabilisation du chômage au premier semestre à 9,8% (10,2% avec l'Outre mer). L’institut met en avant les baisses de charges du CICE qui incite les entreprises à embaucher et les 377.000 emplois aidés qui vont être mis en place pour l’année 2014. L'Insee, qui mesure le chômage selon les normes du bureau international du travail (BIT), souligne que le chômage "est quasi stable depuis fin 2012, après une hausse de un point entre mi-2011 et fin 2012".
Les entreprises françaises restent peu rentables. La France est la lanterne rouge en Europe pour la rentabilité des entreprises, s’inquiète cependant l’Insee. Le taux de marge des entreprises non financières, qui est le rapport de l'excédent brut d'exploitation à la valeur ajoutée, devrait se stabiliser en 2014. L’année précédente, il avait chuté pour atteindre son niveau le plus bas depuis 1985. Du côté de l’investissement des entreprises, symbole de confiance et de reprise économique, après avoir fortement augmenté fin 2013, il devrait chuter de 0,2% au premier trimestre 2014, avant de progresser de nouveau au deuxième trimestre de 0,2%.
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