Ne pas être pris au dépourvu et afficher sa détermination. Tel était l'objectif de la concertation entre les principales puissances économiques, dans la nuit de dimanche à lundi. ce son d'abord les pays du G7 qui se sont engagés à "prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la stabilité financière et la croissance" face au "regain de tension sur les marchés financiers", selon un communiqué lundi matin à Paris.
Puis le G20 a embrayé. Egalement pas communiqué, les pays membres se sont engagés à rester en contact rapproché au cours des prochaines semaines et agir de manière à "assurer la stabilité financière et des liquidités sur les marchés financiers". Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des 20 pays les plus riches de la planète se sont engagés à "prendre toutes les initiatives nécessaires de manière coordonnée afin de soutenir la stabilité financière et d'encourager une croissance économique plus forte, dans un esprit de coopération et de confiance".
Ces annonces nocturnes visaient à rassurer les marchés, dont les réactions ont été scrutés après un week-end de tensions. Après la dégradation de la note des Etats-Unis, la Bourse de Tel Aviv, l'une des rares à être ouvertes le dimanche, a plongé de près de 7% à la clôture. Les Bourses du Golfe ont suivi le même mouvement, poussant les pays du G7 et du G20 à se concerter pour éviter une nouvelle débâcle à la réouverture des marchés financiers. Avec succès, puisque l'Europe semblait après l'ouverture des principales places boursières avoir évité le krach tant redouté.
Paris et Berlin signent une déclaration commune
Pour restaurer la confiance des marchés, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont appelé à une "mise en œuvre rapide et complète des mesures" annoncées par l'Italie et l'Espagne pour sortir de la crise de leur dette souveraine. Dans une déclaration commune, ils ont indiqué accueillir "favorablement les décisions prises en Italie et en Espagne (...) En particulier, l'objectif des autorités italiennes de parvenir à l'équilibre budgétaire avec un an d'avance", en référence aux annonces faites avant le week-end par Silvio Berlusconi.
Les deux dirigeants ont aussi affiché dimanche leur détermination à "mettre en oeuvre pleinement" et "avant fin septembre" les mesures décidées le 21 juillet pour assurer le sauvetage de l'économie grecque et de la zone euro. Ils ont insisté sur la nécessité d'une mise en oeuvre rapide de ces mesures, notamment le renforcement des possibilités d'aide aux pays fragiles via le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Une session extraordinaire du Parlement est d'ores et déjà prévue en France du 6 au 8 septembre.
La BCE va "intervenir avec détermination"
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont souligné que l'intervention du FESF sur le marché secondaire se fera "sur la base d'une analyse de la Banque centrale européen (BCE) constatant l'existence d'une situation exceptionnelle sur les marchés financiers et de risques pour la stabilité financière".
Réuni dimanche, le Conseil des gouverneurs de la BCE a pris note du communiqué franco-allemand et s'est penché sur la question d'éventuels achats de titres de dettes espagnols et italiens, dont les taux ont bondi à leurs plus hauts niveaux en 14 ans.La BCE "va intervenir de manière significative sur les marchés et réagir de façon significative et unie", a rapporté une source monétaire de la zone euro.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a salué dimanche l'engagement des ministres des Finances et banquiers centraux du G7 "pour assurer la stabilité et la liquidité sur les marchés financiers".