Gad SAS : pas de liquidation mais 889 emplois supprimés

Abattoir Gad SAS: le tribunal de commerce valide le plan de continuation (889 emplois supprimés)
Abattoir Gad SAS: le tribunal de commerce valide le plan de continuation (889 emplois supprimés) © MaxPPP
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avec AFP , modifié à
Le plan de continuation a été validé. Le gouvernement promet de ne pas "laisser tomber les salariés" des abattoirs bretons.

L'INFO. Un sursis pour l'entreprise, sans réelle satisfaction pour les salariés. Voilà comment pourrait se résumer l'impact de la décision de tribunal de commerce de Rennes, vendredi, concernant la société bretonne Gad SAS. L'entreprise d'abattage et de découpe de porcs voit son plan de continuation validé... avec la suppression de 889 emplois à la clé. Elle échappe tout de même à la liquidation judiciaire, qui aurait emporté les 1.700 employés du groupe. Une victoire en demi-teinte, qui entraîne des divisions entre les salariés sauvés, et les autres.

Gad SAS

Le détail du plan. Le projet de continuation du groupe, en redressement judiciaire depuis février, prévoit la fermeture d'un des deux abattoirs de la société, celui de Lampaul-Guimiliau, dans le Finistère, qui emploie 850 salariés. Gad SAS prévoit aussi de fermer celui de Saint-Nazaire (en Loire-Atlantique, environ 60 salariés) et le siège du groupe (50 salariés) près de Morlaix, dans le Finistère également. L'activité abattage/découpe de Lampaul serait ainsi recentrée sur le second abattoir du groupe, à Josselin, dans le Morbihan (qui emploie plus de 600 salariés) où environ 340 emplois pourraient être créés, selon la direction.

Gad se prévaut également du soutien de son actionnaire principal, le groupe coopératif breton Cecab, qui a notamment affirmé devant le tribunal avoir "les moyens de soutenir financièrement le plan de continuation". Gad a aussi le soutien des créanciers, des banques et des pouvoirs publics et celui de la coopérative porcine Prestor, son actionnaire minoritaire, quant à l'approvisionnement en porcs.

Les salariés divisés. Au niveau des salariés, le plan a provoqué la rupture entre ceux de Lampaul et de Saint-Nazaire, en colère, effondrés, et qui s'estiment "sacrifiés" par la Cecab, et ceux de Josselin, finalement sauvés. Se sachant condamnés, quelle que soit la solution retenue par les juges, les premiers ont manifesté jeudi et bloqué le site de Lampaul-Guimiliau, exigeant notamment des primes de départ bonifiées. "Quand je vois tous ces gens que je connais pratiquement tous un par un, je dis qu'ils ne méritent vraiment pas ça. C'est vraiment inégal et injuste ce qui nous arrive", a-t-il dit avec des sanglots dans la voix.

CCE de Gad à Rennes, jeudi, où de nombreux salariés sont assister et où il y a eu quleques heurts avec les CRS .

"1.000 emplois sauvés, c'est déjà ça", avait, pour sa part estimé Annick Le Guevel, secrétaire CFDT du CE, en poste à Josselin. Son syndicat a par ailleurs annoncé son intention de déposer plainte contre x pour "diffamation, injures et menaces sur l'intégrité physique des élus CFDT de l'entreprise Gad". "Ne nous trompons pas de cible! Les représentants du personnel ne sont pas responsables de cette situation (...) elle a toujours oeuvré dans ce dossier pour tenter de sauvegarder un maximum d'emplois", précise le texte.

Que prévoit le gouvernement. "L'Etat ne laissera pas tomber les salariés et répond présent", a promis le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot. "L'urgence est aujourd'hui de permettre à chaque salarié licencié de retrouver un emploi", ont par ailleurs écrit Guillaume Garot, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll et du Travail Michel Sapin dans un communiqué. Le contrat de sécurité professionnelle va être immédiatement activé. Il permettra d'accompagner pendant un an les personnes licenciées, en leur facilitant l'accès à la formation et en maintenant quasiment en l'état leur salaire. Par ailleurs, "nous en appelons à la solidarité de la filière pour voir les possibilités d'accueil des salariés licenciés" dans d'autres entreprises, a rappelé Guillaume Garot. Enfin, le gouvernement rappelle la mise en place d'un plan Bretagne fin septembre, destiné "à soutenir la réindustrialisation des territoires impactés".