Se faire licencier et se faire réembaucher deux semaines après, une bonne nouvelle… ou pas pour les anciens salariés de Gad. La filiale Intermarché "Jean Rozé", qui a repris l'abattoir, avait supprimé 225 postes sur un total de 755 salariés. Mais il a eu apparemment la main leste sur les licenciements car aujourd'hui dans une situation de suractivité, l'abattoir désormais rebaptisé "Josselin Porc Abattage" a décidé de rappeler 17 personnes licenciées.
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Une activité mal évaluée. Les employés conservés ont payé cash ces licenciements. Ils sont débordés et travaillent 40 heures par semaine, malgré l'emploi de plusieurs intérimaires.
"On s'est foutu de notre gueule". "La direction a mal calibré son projet de reprise", critique Louis Baron, de la CFDT Bretagne, au micro d'Europe 1. "La première réaction c'est : 'on s'est foutu de notre gueule'. C'est de l'improvisation. Les salariés ne sont pas des pions".
"Conditions très difficiles". Evelyne, salariée de l'abattoir, est écœurée : "C'est aberrant de dire aux gens 'vous êtes licenciés' et maintenant, 'on vous reprend'", confie-t-elle à Europe 1. Elle se demande si les anciens employés vont accepter de revenir parce que "les licenciements se sont faits dans des conditions très, très difficiles". "Quand on nous a donné nos lettres de licenciements, c'est comme si on allait à l'abattoir, à la mort", se souvient-elle.
Le "chantage" de l'entreprise. "On en parle tous les jours entre nous et moi, je cauchemarde toutes les nuits alors que j'ai été gardée". Evelyne sait qu'"une personne a dit non à la proposition de revenir". Elle raconte : "On lui a dit 'si tu n'acceptes pas de revenir, tu ne touches pas ta prime de licenciement'". Elle dénonce du "chantage".
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