Pierre Gattaz, président du Medef, invité sur Europe 1 mardi, est revenu sur le score du FN aux départementales et le contexte économique français.
Un programme économique "absurde". Face au score du FN aux départementales, Pierre Gattaz estime que c"est un vote de colère" de la part de Français qui veulent "du travail". Le Medef n'en est pas responsable, estime-t-il. Le président du syndicat des patrons avance qu'une victoire du FN dans un département ne serait "pas positive" puisque l'extrême-droite propose de "se recroqueviller" alors que selon Pierre Gattaz, c'est "par la mondialisation" que la France s'en sortira.
Le Medef ne peut s'engager politiquement, rappelle Pierre Gattaz. Cependant, le programme économique du FN est "absurde" et "mènera au chaos", estime-t-il.
"Mon obsession, c'est l'emploi". Muni du fameux pin's "1 million d'emploi", Pierre Gattaz rappelle que l'emploi est "son obsession". Il reconnait cependant que peu d'emplois ont été créés car "les mesures n'ont pas été prises". Il souhaite de "vraies" réformes du marché du travail pour "le libérer". Le Medef attend donc beaucoup de la prochaine loi sur le marché du travail. Il n'attend pas de "pseudo réformes" mais plutôt "un CDI sécurisé" avec "des causes réelles et sérieuses de séparation" connues à l'avance. Confiant, il reconnaît un "virage entrepreneurial" avec l'arrivée de Manuel Valls comme Premier ministre puis d'Emmanuel Macron au ministère de l'Economie. "Nous l'accompagnions", ajoute-t-il
Le pacte de responsabilité ? "Il y a 15 signatures déjà" dans les branches mais "les baisses d'impôts vont prendre 3 ans", déplore-t-il. "C'est nécessaire", reconnaît-il mais la création d'emplois ne viendra qu'"en conséquence" de ces mesures.
Pierre Gattaz se félicite des signaux encourageants comme "la baisse de l'euro et de l'énergie" mais "cela ne suffira pas". "On sera à 1% de croissance" cette année alors qu'il en faudrait "1,5%" pour créer de l'emploi.
200.000 à 300.000 emplois d'ici trois ans. Le Medef ne prendrait-il pas de l'argent sans le rendre ? "C'est complètement faux", juge le président du Medef. "Quand vous faites des baisses d'impôts sur les ménages, est-ce que vous attendez des contre-parties ? Non.", avance-t-il. "Nous nous sommes engagés sur le travail des jeunes, des seniors et sur l'apprentissage", énumère-t-il. Grâce à cela, "il y aura des créations d'emploi estimées entre 200.000 à 300.000 d'ici 3 ans". "Ça va commencer", promet-il. Les baisses d'impôts ne suffisent pas, rappelle-t-il, il faut aussi "rétablir la confiance". La réforme "du type pénibilité" n'y participe pas, souligne-t-il.
Le salaire de Carlos Ghosn ? "Au conseil d'administration" de trancher. Le salaire du patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a triplé entre 2013 et 2014 pour atteindre près de 15 millions d'euros, a révélé mardi Les Echos. "Quand on crée de la richesse, il faut la partager avec ses salariés et ses actionnaires", estime le patron des patrons. De même, "le chef d'entreprise qui réussit doit gagner de l'argent par sa rémunération", poursuit-il. "Maintenant, c'est au conseil d'administration de Renault de dire 'c'est bien' ou 'c'est pas bien'". S'il y a eu "beaucoup de performances" du côté de Renault, "ça ne me choque pas", admet-il. Il rappelle cependant que les salariés doivent aussi en bénéficier.
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