L’INFO. Le feuilleton sur le prix du gaz se poursuit. Le conseil d’État a donné raison mercredi à GDF Suez qui veut augmenter ses tarifs, pour compenser les limitations décidées en juillet et en octobre dernier par le gouvernement Ayrault. Montant de la facture ? 23 euros par consommateur en moyenne, répartis sur 18 mois, a annoncé la ministre de l'Ecologie Delphine Batho. Explications.
Petit rappel des faits. Le gouvernement avait demandé, cet été puis à l’automne, aux producteurs énergétiques de limiter la hausse des prix du gaz à 2%. Or, selon le mode de calcul des tarifs en vigueur jusqu’à l’an dernier, qui se basait notamment sur les coûts de production et les cours du pétrole, la hausse aurait dû être de 6,1%, selon la Commission de Régulation de l'Energie. Fin novembre, le Conseil d’État a finalement interdit cette limitation des prix. Et il a donc donné raison à GDF Suez.
Une hausse de 21 euros. Le Conseil d'État pourrait au total autoriser GDF Suez à réclamer un peu plus de 200 millions d'euros à ses clients, soit 21 euros en moyenne par client qui se chauffe au gaz. La facture ne sera toutefois pas ponctionnée immédiatement en intégralité : GDF Suez devrait étaler le paiement sur 18 mois à partir de cet été.
Double peine. Il n’empêche, le coup risque de faire mal au consommateur. Depuis le début de l'année 2013, les clients remboursent déjà 2 euros par mois de plus, soit 38 euros en moyenne, étalés sur deux ans, au titre du rattrapage d’un gel de tarifs décidé par le gouvernement Fillon en octobre 2011.
Une baisse en février. Pour éviter de nouveaux revers à l'avenir, le gouvernement a revu depuis sa formule de calcul des tarifs. Les ajustements des prix du gaz se font désormais chaque mois. Et pour le coup, le 1er février, le calcul aboutira pour la première fois depuis 2009, à une baisse des prix de 0,5%. Problème : cette baisse ne se fera, au final, ressentir que dans 18 mois, le temps que les consommateurs remboursent ce qu’ils "doivent".