C'est une année qui s'est bien terminée. Google a clos l'année 2009 sur un bénéfice net trimestriel quintuplé et une progression de 17% de son chiffre d'affaires, affichant au total un bond de 54% de son bénéfice annuel. "Vu que l'économie mondiale en est toujours aux premiers jours de la reprise, c'est une fin d'année extraordinaire", a commenté le PDG Eric Schmidt, cité dans un communiqué, affirmant rester "extrêmement optimiste" pour l'économie internet, après une année "en montagnes russes".
Ces résultats ont largement dépassé les attentes du marché: le bénéfice trimestriel par action, hors éléments exceptionnels, s'affiche à 6,79 dollars, là où les analystes n'attendaient que 6,50 dollars. Le bénéfice net trimestriel frôle désormais les deux milliards de dollars (1,974 md), et le bénéfice annuel atteint 6,520 milliards de dollars. Le chiffre d'affaires, en revanche, une fois retirées les sommes que Google reverse aux sites partenaires, s'affiche juste au-delà des attentes, à 4,95 milliards de dollars, alors que les analystes tablaient sur 4,92 milliards de dollars.
Du coup l'action était sanctionnée dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse: après avoir gagné plus de 9% depuis novembre, le titre chutait de 4,82% à 554,88 dollars. Chez Citigroup, l'analyste Mark Mahaney jugeait les résultats "modestement positifs", relevant qu'ils se situaient en deçà des attentes les plus optimistes. Une explication est que Google a fait état d'une bonne reprise des revenus publicitaires liés aux annonceurs dans la distribution, mais que la publicité pour les secteurs de la finance, du tourisme ou encore de l'automobile n'a pas encore repris ses niveaux d'avant la crise.
En outre Google, fort de ses 24,5 milliards de dollars de liquidités, a réaffirmé son intention de faire d'"importantes dépenses d'investissement", en interne et en acquisitions. "Le rythme des transactions du quatrième trimestre montre que nous sommes partis pour au moins une transaction par mois, et il faut s'attendre à ce que cela continue", a dit Eric Schmidt, tablant toutefois sur plus de "petites" que de "grosses" opérations.
Entre octobre et décembre Google a notamment annoncé l'acquisition d'une start-up spécialisée dans la publicité en ligne et le rachat pour 750 millions de dollars en actions de AdMob, spécialiste de la publicité sur téléphones portables. Le groupe a par ailleurs précisé que plus de la moitié (53%) de son chiffre d'affaires était réalisé hors des Etats-Unis, alors même qu'il est en pourparlers avec les autorités chinoises pour échapper à leur censure.
La semaine dernière, le groupe avait annoncé qu'il était prêt à quitter la Chine si cela s'avérait impossible. Des changements sont à prévoir "dans un délai raisonnablement court", a indiqué Eric Schmidt jeudi, sans plus de précision. Enfin le groupe a affirmé qu'il continuait à améliorer la monétisation du site d'échanges de vidéo YouTube, désormais "incontournable" dans les campagnes publicitaires média, se félicitant d'avoir vendu "presque tous les espaces de sa page d'accueil" durant le trimestre.