"On ne peut pas faire l'équivalence entre le FN et le Parti socialiste. J'ai été très choqué par ça", a commenté Pierre Moscovici, Commissaire européen aux Affaires économiques, invité vendredi d'Europe1. L'ancien député du Doubs réagissait au scrutin électoral qui a eu lieu dimanche dernier, dans son ancienne circonscription. Son ancien suppléant Frédéric Barbier l'a emporté d'une courte tête face à la frontiste Sophie Montel. L'UMP, éliminée au premier tour, s'est écharpée sur la consigne à adopter au second et a finalement appelé à voter ni FN, ni PS. Ce qui n'a visiblement pas plu à Pierre Moscovici.
"Le FN s'inscrit dans le champ démocratique mais il a parfois des différences de valeur", a expliqué l'ancien ministre. Selon lui, "la montée du FN, dans les couches populaires, la seule façon de l'arrêter, c'est de trouver des réponses à la crise. Il faut que l'Europe se tourne vers la croissance et l'emploi. Il faut aller loin, vite, fort".
#Grèce "La place de la Grèce naturellement est dans la zone euro. Je souhaite un accord, je suis optimiste" @pierremoscovici#E1matin— Europe 1 (@Europe1) 13 Février 2015
La France a des "écarts à combler". Sur la croissance, d'ailleurs, toutes les "conditions sont réunies" pour "un redémarrage plus net de l'activité en 2015", a promis l'actuel ministre des Finances français Michel Sapin vendredi, commentant les chiffres de la croissance pour 2014. Vraiment ? Oui, selon Pierre Moscovici, qui enjoint toutefois la France à "combler" les "écarts" qu'elle commet encore en matière de déficit public.
"La reprise est là mais elle est encore trop lente en France et en Europe" @pierremoscovici#E1matin— Europe 1 (@Europe1) 13 Février 2015
"C'est vrai pour toute l'Europe, c'est vrai pour toute la zone euro. La France aussi : selon mes prévisions, sa croissance sera de 1% en 2015, de 1,8% en 2016, ce qui commence à être substantiel", a détaillé l'ancien ministre des Finances français. Mais "il y a un potentiel pour faire encore mieux, si l'on profite du contexte énergétique, si l'on poursuit les réformes" pour booster notre économie, prévient-il toutefois. Rappelant : "la Commission européenne a un système qui récompense les pays qui ont un plan de réformes". La France coopère-t-elle ? "On travaille, on travaille bien, on avance. Mais il reste quelques écarts à combler", poursuit le Commissaire européen.
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Moscovici optimiste pour la Grèce. L'ancien député du Doubs est également revenu sur les négociations autour de la dette grecque. "Pour lundi (réunion de l'Eurogroupe), c'est une réunion qui est difficile, c'est une réunion qui est décisive", a-t-il indiqué. "Il faut qu'on trouve un accord." "Je suis optimiste parce que je souhaite que nous trouvions cet accord, il est possible", a ajouté Pierre Moscovici. Il l'assure : "nous sommes prêts à voir quelles marges de manœuvres sont possibles" pour soulager la Grèce, qui croule sous une dette de 175% du PIB (contre 95% pour la France par exemple). "S'il s'agit de faire un plan pour les plus pauvres en Grèce, c'est naturel, créer une administration fiscale digne de ce nom, c'est naturel, faire en sorte que les politiques budgétaires soient plus saines, c'est naturel."
Mais Pierre Moscovici prévient : "la Grèce doit tenir ses engagements" vis-à-vis des ses créanciers, qui lui demandent des réformes pour réduire son déficit. C'est "décisif, central crucial", martèle-t-il.