Pas question de mettre encore la main à la poche. Les Français sont à 63% en désaccord avec la hausse de la contribution financière française à hauteur de 15 milliards d’euros, dans le cadre du plan de sauvetage de la Grèce, d’après un sondage Ifop pour Ouest France. Et ils n’ont aucune confiance en Athènes : 89% des personnes interrogées pensent que cet argent est "perdu" car la Grèce ne pourra pas rembourser.
Au total, le projet n’est approuvé que par 37% des personnes interrogées. Un chiffre qui est toutefois en progrès : en septembre dernier, ils n’étaient que 32% à approuver le plan d’aide à la Grèce. Les personnes les plus favorables au plan sont les personnes âgées de plus de 65 ans, avec 54%.
Les cadres favorables au plan
Les sympathisants UMP (55%) et MoDem (60%) l’approuvent également plus que le reste de la population, de même que les cadres supérieurs, dont près de la moitié (48%) sont en faveur du plan. En revanche, les tranches les moins aisées de la population, comme les ouvriers et les employés, y sont clairement opposées, avec respectivement seulement 26% et 23% d’avis favorables. Il en va de même chez les sympathisants du Front national, qui ne sont que 14% à être d’accord avec le projet.
En tout, près de neuf personnes sur dix dit cependant estimer que "les difficultés de la zone euro vont s’accroître dangereusement si le problème de la dette grecque n’est pas réglé". Preuve que la crise de la zone euro inquiète, un Français sur trois se dit tenté par une sortie de l’euro et un retour au franc, selon un autre sondage Ifop paru samedi, pour le site d’information Atlantico.
1/3 des Français pour une sortie de l'euro
32% des personnes interrogées se disent ainsi en faveur d’un retour au franc. Un sondage réalisé il y a un an concluait à peu près au même résultat, avec 35% des personnes interrogées favorables à l’abandon de l’euro. Dans le détail, le désir de sortir de l’euro est nettement plus fort dans les catégories populaires (49% chez les employés et 45% chez les ouvriers) que chez les cadres (9%).
En cause, souligne Jérôme Fourquet, de l’Ifop, la hausse des prix imputée à l’euro. Mais aussi le fait que la monnaie unique crée une solidarité avec des pays comme la Grèce, qui "peuvent nous tirer vers le bas et exiger des sacrifices financiers supplémentaires".