le journaliste, jugé pour avoir publié des données bancaires suisses, a été acquitté, jeudi soir.
L'austérité entrave-t-elle la liberté d'expression? La question est posée jeudi par plusieurs commentateurs, au sujet de la Grèce. Pour la deuxième fois en une semaine, un journaliste grec, Spyros Karatzaferis, a été arrêté mercredi, après avoir menacé de publier des informations concernant la situation économique du pays, selon plusieurs sites d'informations.
Suite à la #crise, les menaces sur la #liberté d’expression et d'informer en #Grèce grandissent... bit.ly/VatjPU#Démocratie#Europe— Gilles Eury (@GillesEury) October 31, 2012
Arrêté juste avant la publication des documents
L'homme a été arrêté après avoir affirmé qu'il possédait des documents sur le plan de sauvetage de la Grèce, comme des traces d'échanges d’e-mails entre le gouvernement et la Troïka, créancière du pays (Commission européenne, BCE et FMI). Le journaliste affirme, entre autres, que le déficit grec n'est pas aussi dangereux qu'il n'y paraît et que le pays ne mérite pas la cure d'austérité qu'on lui impose. Des informations que lui aurait transmises le groupe de hackers Anonymous, qui aurait piraté les ordinateurs du Trésor grec.
Spyros Karatzaferis, par ailleurs frère d'un dirigeant du parti d’extrême droite Laos, n'a toutefois pas été arrêté officiellement pour ces documents, mais suite à une vieille plainte en diffamation. Il n'empêche, son interpellation est intervenue quelques heures avant la date à laquelle il devait publier ses prétendus documents. Il n'en fallait pas moins pour alimenter une nouvelle polémique.
One more journalist, Spyros Karatzaferis, arrested in #Greece for showing docs on tv that were allegedly stolen from the FinMin by hackers.— Nikos Alepis (@nikosalepis) Octobre 31, 2012
Traduction : "un journaliste de plus, Spyros Karatzaferis, arrêté en Grèce pour divulgation de documents à la TV prétendument volés au ministère des Finances par des hackers"
"La dictature grecque existe toujours !"
Circonstance aggravante : cette arrestation est tombée la veille du procès de Kostas Vaxevanis, journaliste interpellé, lui, lundi pour avoir dévoilé les noms d'une mystérieuse liste d'exilés fiscaux grecs. "Au lieu d'arrêter les voleurs et les ministres violant la loi, ils veulent arrêter la vérité", avait alors scandé ce dernier. Le rédacteur en chef de l'hebdomadaire Hot Doc a été arrêté pour "avoir enfreint la loi sur la publication de données privées", selon la police. Son procès vient de démarrer.
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Sa liste provenait de documents révélés par un employé de la banque HSBC en Suisse. Elle avait été transmise au gouvernement grec en 2010 par l'actuelle patronne du FMI Christine Lagarde. Dans cette affaire aussi, beaucoup de commentateurs crient au crime contre la liberté d'expression.
Le journaliste grec Kostas Vaxevanis appeler en justice pour avoir publier la fameuse "Liste Lagarde". La dictature grec existe toujours !!!— raqqun[in paris] (@raqqun) Octobre 27, 2012
L'organisation britannique Index Censorship, citée par Rue 89, s'est "inquiétée de ces attaques contre la liberté d'expression". Idem du côté de Reporters sans frontière, qui pointe "la pression disproportionnée que fait peser le mandat d’arrêt sur le journaliste" et dénonce une "procédure excessive qui encourage le black-out que les autorités semblent vouloir imposer au traitement de cette affaire".