C’est une avancée décisive. Les députés allemands ont adopté jeudi, à une large majorité, le plan d’aide à la Grèce. Au programme : un renforcement des pouvoirs du Fonds de sauvetage européen, le FESF. L’Allemagne devient ainsi le onzième pays à approuver le plan de sauvetage de la Grèce.
Le feu vert des députés ne faisait pas de doute : seul le parti de gauche radical Die Linke, ainsi que quelques dissidents de droite, avaient appelé à voter contre. 523 députés, sur les 620 que compte le Bundestag, ont voté "oui".
Devant le Bundestag, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a en outre ouvert la porte à de nouvelles modifications du FESF, indiquant que ses "règles ne sont pas encore définitivement fixées". Quand elles le seront, "le Bundestag devra se prononcer dessus", a-t-il ajouté, ouvrant la voie à un deuxième vote des députés sur le fonds.
Enjeu pour Merkel
L’enjeu était de taille pour Angela Merkel, puisque certains membres de sa coalition menaçaient de voter contre le plan. La chancelière a donc tout fait pour convaincre les députés frondeurs afin de s’éviter un camouflet politique qui aurait pu mener à des élections anticipées. Le message est visiblement passé et les députés de la majorité ont voté jeudi en rang serré en faveur du plan : Angela Merkel n'a pas eu besoin des voix de l'opposition pour l'emporter.
L'élargissement du FESF va porter sa capacité de crédit à 440 milliards d'euros et lui permet de racheter sur le marché secondaire de la dette des pays en difficulté, une tâche confiée jusqu'ici à la Banque centrale européenne.
La Slovaquie encore réticente
Bruxelles a aussitôt salué le vote du Parlement allemand et s'est dit "confiant dans le fait que le renforcement du FESF pourrait être finalisé d'ici mi-octobre". La France s'est également félicitée de l'issue du vote, jugeant que les parlementaires allemands "ont rappelé à l'Europe et au monde que l'Allemagne est pleinement impliquée dans les dispositifs européens de solidarité", a estimé Jean Leonetti, ministre chargé des Affaires européennes.
Six autres pays, dont la Slovaquie, réticente, doivent encore se prononcer. Pour pouvoir être mis en œuvre, le plan de sauvetage doit recevoir l’aval des 17 membres de la zone euro.