Acte I : la Grèce seule
Vendredi 23 avril. Athènes demande le secours de l’Union européenne et du FMI. Etouffé par les marchés alors que le pays doit rembourser 8,5 milliards d'euros d'obligations le 19 mai, le Premier ministre Georges Papandréou a besoin d’un "port sûr pour permettre de remettre notre navire à flot". Le principe d’une aide de 45 milliards d’euros avait été arrêté le 25 mars sans en préciser les modalités.
Dimanche 25 avril. La France et l'Allemagne posent leurs conditions à une aide européenne. Dans une interview au JDD, la ministre de l’Economie Christine Lagarde est pour une Europe solidaire sans être pour autant complaisante : "il nous faudra des mécanismes de contrôle pour que l'on soit certain de ne pas tomber dans un puits sans fond." Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, conditionne le soutien de l’Europe à une "stricte politique d'économie" de la part d’Athènes.
Lundi 26 avril. La Grèce promet de nouvelles mesures pour purger ses finances en contrepartie de l'aide de l'UE et du FMI.
Acte II : contagion
Mardi 27 avril. L’agence de notation Standard & Poor's abaisse la notation de la dette à long terme du Portugal. Un vent de panique souffle sur les bourses européennes qui clôturent la journée en repli.
Mercredi 28 avril. Standard & Poor's baisse la note de l’Espagne. Pendant ce temps, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, et le président du Fond monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn se rendent à Berlin pour presser l’Allemagne de "se décider rapidement". Angela Merkel met de côté son calendrier électoral et appelle à une "accélération" des négociations.
Jeudi 29 avril. Les places européennes retrouvent le moral alors que le plan d’aide à la Grèce semble de plus en plus proche. A Athènes, la police utilise des gaz lacrymogènes pour disperser quelques centaines de manifestants qui protestent contre les mesures d'austérité devant le ministère grec des Finances.
Acte III et dénouement ?
Vendredi 30 avril. Les discussions entre Athènes, la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international progressent. Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero assure que les discussions sur l'aide financière à la Grèce étaient entrées "dans la dernière ligne droite" et devraient déboucher "dans les prochains jours" sur un "accord total". L'idée est d'obliger le gouvernement grec à réduire le déficit public de 10 points de pourcentage entre 2010 et 2011, soit quelque 25 milliards d'euros d'économies en deux ans. En contrepartie, l'assistance promise par les pays de la zone euro et par le FMI pourrait approcher les 120 milliards d'euros sur trois ans.
Samedi 1er mai. Traditionnellement, la fête du travail ne mobilise pas massivement en Grèce. Mais ils s’annoncent sous haute tension cette année, après deux grèves générales et une rafale de manifestations contre les mesures de rigueur lancées en janvier pour réduire les déficits abyssaux du pays.
Dimanche 2 mai. Les ministres des Finances de l'Eurogroupe ont prévu de se réunir à Bruxelles au sujet de la Grèce vers 16h.