Il y a un potentiel, "mais il est encore incertain". Le conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a voté un avis, ce lundi, relatif à l’impact de la croissance verte sur la création d’emplois. Selon le comité, près de 600.000 emplois verts pourraient être créés dans la prochaine décennie. Mais l’impact du virage de l'économie vers le respect de l'environnement "est encore incertain à moyen et long terme", indique-t-il, à deux jours de "conférence nationale sur les métiers de la croissance verte", organisée par le gouvernement.
"Un plan Marshall de la formation"
Cet avis du COE vient modérer les prévisions faites l’été dernier. En effet, le gouvernement s'était vu reprocher de gonfler les chiffres de création d'emplois verts sur la base d'une étude du cabinet Boston Consulting Group (BCG).
Mais si le tournant vert permettra de créer de nouveaux emplois "non-délocalisables", comme le souligne le COE, le comité met en garde face à "la complexité de mise en oeuvre" et la nécessité d'"un plan Marshall de la formation" pour reconvertir des salariés et en former d'autres avec "des financements nouveaux".
De nouveaux métiers hautement qualifiés
Toujours selon le comité, la croissante verte créerait, en fait, très peu de nouveaux métiers sauf hautement qualifiés. Ce qui nécessiterait des besoins de formation ou de réorganisation. Le COE juge donc urgent d'adapter les diplômes et reprend l'idée de la filière BTP de créer une classe de 20 élèves de plus dans les 1.000 lycées professionnels.
Pour le moment, le Pôle Emploi a recensé plus de 14.000 emplois "verts" à pourvoir immédiatement, dont 10.990 découlent directement des décisions du Grenelle de l'environnement, selon le secrétariat d'Etat chargé du Social auprès du ministère du Développement durable.
Des métiers qu’il est urgent de faire connaître
Ces emplois sont "disponibles dès aujourd'hui", insistent lundi les services de la secrétaire d'Etat, Valérie Létard. Elle doit présenter jeudi au CNIT-La Défense les rapports d'experts commandés à l'automne à onze "comités de filières" : santé, automobile, bâtiment, agriculture et forêts, assainissement et déchets, énergies renouvelables ou encore métiers de la mer.
Ces filières sont susceptibles de dégager plusieurs centaines de milliers d'emplois qu'il est "urgent de faire connaître et de valoriser", selon la secrétaire d'Etat, nommée en juin auprès du ministre du Développement durable pour assurer la mise en oeuvre sociale du Grenelle de l'Environnement.