La grève des pilotes, prévue lundi chez Air France, se précise. La compagnie "prévoit d'assurer 40% de ses vols pour la journée du 15 septembre, compte tenu d'un taux de pilotes grévistes estimé à 60% pour cette journée", a affirmé la compagnie samedi. Les voyageurs ont donc un peu plus d'une chance sur deux de voir leur trajet perturbé.
Les raisons de la grève. Après un premier plan de restructuration, baptisé Transform 2015, Air France vient de dévoiler une nouvelle refonte de son organisation, toujours dans le but de regagner en rentabilité. Le nouveau plan stratégique "Perform 2020" vise à répondre à la concurrence des compagnies low-cost. Or Air France a choisi de lutter frontalement en développant sa propre filiale à bas coûts, Transavia. Une compagnie avec des pilotes dont les statut sont différents de ceux des pilotes historiques d'Air France.
Ces derniers redoutent donc un "dumping social" organisé en interne. Il faut dire que Transavia , dont la flotte en France va passer de 14 à 37 avions en cinq ans et en Europe, va se développer. Alors même que les pilotes d'Air France sont en sureffectif et viennent de vivre un plan de départs volontaires. Les syndicats proposent donc qu'Air France KLM instaure un contrat unique pour tous les pilotes, qui pourrait passer d'une filiale à l'autre. Ce que refuse la direction, qui compte embaucher les pilotes de Transavia sous contrat local. Le syndicat SNPL AF Alpa dénonce donc un projet "d'externalisation et de délocalisation de l'activité moyen-courrier", le Spaf criant au "dumping social".
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Un conflit qui se durcit. Une grève d'une semaine serait le plus dur conflit mené par des pilotes d'Air France depuis 1998. Selon la compagnie, elle pourrait lui coûter 10 à 15 millions d'euros par jour si Air France devait annuler la moitié de ses vols. Air France a dès mardi offert à ses clients un échange de billets.