L’INFO. Près d’un avion sur deux d'Air France est cloué au sol, lundi, au premier jour d’une grève des pilotes qui risque de durer. Et la situation pourrait empirer, mardi, avec 60% de vols annulés, selon les prévisions. Les négociations, elles, sont au point mort.
LIRE AUSSI >> Tout ce qu'il faut savoir sur la grève d'Air France
Pas d’avancée. Le principal syndicat de pilotes, SNPL Air France Alpa, s’est montré très ferme, lundi, face à la direction, en appelant cette dernière à "de vraies négociations", celles se déroulant actuellement étant "extrêmement difficiles, bloquées", selon-eux. Une "absence d'avancées" également dénoncée par le Spaf, le deuxième syndicat de pilotes. Dimanche, déjà, les négociations de la dernière chance avaient achoppé.
Pour rappel, les pilotes de la compagnie nationale sont massivement hostiles au projet de développement de la filiale low cost du groupe, Transavia. Alors que pour la première fois de son histoire Air France a ouvert cet été son plan de départ volontaire pour 200 et ses 3.760 pilotes, le groupe souhaite augmenter la flotte de Transavia de 14 à 37 avions sur cinq ans. Une expansion qui passerait par la création de nouvelles bases en Europe dès l’an prochain. Et l’arrivée de nouveaux pilotes sous contrat local.
A LIRE AUSSI >> Pourquoi les pilotes font grève
Une "mise en concurrence" au sein du même groupe, dénoncent les syndicats des pilotes d’Air France, qui craignent une "délocalisation" progressive de leurs emplois. Pour éviter ça, ils proposent un contrat unique pour tous les pilotes de l’entreprise, sur les avions de plus de 100 à 110 places, que ce soit Air France, Transavia ou encore Hop !, la compagnie régionale. Une revendication actuellement rejetée en bloc par le PDG d’Air France, Alexandre de Juniac, et sur laquelle aucune des deux parties ne semble prête, pour l’heure, à faire des concessions.
Ce que le SNPL refuse c'est la délocalisation de l'emploi au travers de la création de Transavia Europe.— SNPL Air France ALPA (@snplafalpa) 15 Septembre 2014
Bien que pointé du doigt par d’autres syndicats, comme la CFDT, le SNPL Air France Alpa compte bien sur un durcissement du mouvement. "Demain (mardi), ce sera encore plus difficile", a affirmé Jean-Louis Barber, le président du SNPL. Une amélioration peut-elle être espérée pour la fin de semaine ? Pas du tout, à en croire le principal syndicat de pilotes d’Air France. "Rien ne laisse à penser que la mobilisation puisse faiblir dans les jours qui viennent", a-t-il été expliqué sur Twitter.
Rien ne laisse à penser que la mobilisation des pilotes puisse faiblir dans les jours qui viennent.— SNPL Air France ALPA (@snplafalpa) 15 Septembre 2014
Un retour à la raison souhaité. "Air France devrait être bénéficiaire cette année si la grève n'impacte pas ses efforts", a déclaré de son côté, Alexandre de Juniac, le PDG du groupe Air-France-KLM, qui a estimé que le coût de cette grève se situe entre 10 et 15 millions d’euros par jour.
A LIRE AUSSI >> Une grève injustifiée ?
"J'espère que nos interlocuteurs vont revenir à la raison", a-t-il poursuivi, en direction des grévistes. "On a fait des propositions. Je leur dis 'continuons la discussion et reprenez le travail'." Sans succès.