L'INFO. C'est un nouvel appel au secours des salariés de l'usine Seita, à Carquefou près de Nantes. Six employés ont entamé lundi une grève de la faim pour protester contre la fermeture de leur usine, connue pour les cigarettes Gitanes et Gauloises, a-t-on appris de source syndicale.
"On nous dit qu'on ferme la boîte avec des bénéfices énormes. Nous on voudrait travailler, c'est notre outil de travail. C'est faisable", témoigne Christelle, l'une des grévistes, au micro d'Europe1. "On ne sait plus quoi faire, personne ne nous écoute. La seule solution, c'est faire la grève de la faim. C'est grave d'en arriver là, de se mettre en danger, mais on n'a pas le choix. On passe dans les oubliettes sans arrêt", poursuit-elle.
"L'action de la dernière chance". Le site devra fermer en 2015 dans le cadre d'un plan social drastique et cette grève de la faim est l'"action de la dernière chance pour ces six personnes, une action extrême", "après avoir tenté tous les recours possibles", a déclaré David Rolandeau, délégué syndical chez Sud Tabac. Ces salariés, cinq hommes de 35 à 45 ans et une femme de 54 ans, "sont complètement désabusés par la façon dont le dialogue a eu lieu avec la direction", a-t-il expliqué.
Un relais auprès des grévistes de la faim. Les autres employés de l'usine, où travaillaient 327 personnes, "vont reprendre leurs horaires de travail pour venir au chevet des six grévistes", a-t-il expliqué. Ils "sont actuellement tous en congé spécial" et "ne veulent pas accepter bêtement de voir leur usine fermer". Lundi dernier, 200 salariés avaient manifesté à Paris pour la sauvegarde de leurs emplois. Au mois de mais, cinq cadres de l'usine avaient été séquestrés par des grévistes.
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La Seita propose une indemnité de licenciement de 107.000 euros en moyenne par salarié et un congé de reclassement de 13 mois (14 mois pour les plus de 45 ans). Le plan de sauvegarde de l'emploi annoncé en avril par la filiale d'Imperial Tobacco comporte 366 suppressions nettes d'emplois, soit près du tiers de ses effectifs (1.150). Il prévoit notamment la fermeture en France du site nantais.