L'association de consommateurs UFC-Que choisir, qui juge encore trop chers certains services bancaires fréquemment utilisés, s'est inquiétée mardi des possibles dérapages tarifaires et des problèmes de sécurité potentiels liés au SEPA, le nouveau système de paiement en cours de mise en place dans l'UE. Si l'UFC a salué les avancées législatives de 2013 dans le secteur bancaire, qui ont permis de "réels progrès" en matière de tarification, elle déplore les hausses de tarif "injustifiées" de certaines opérations.
"Hausse parfaitement intolérable". Ainsi, selon l'enquête réalisée auprès de 129 établissements en novembre et décembre 2013, sur les dix services les plus fréquemment utilisés par les clients, six ont vu leur prix augmenter depuis la dernière enquête d'octobre 2010, dont quatre plus fortement que l'inflation sur la même période. "La hausse est parfaitement intolérable sur certains services très diffusés", comme les frais de tenue de compte (+99% en 4 ans) et les retraits "déplacés" (retraits d'argent effectués dans les distributeurs de banques concurrentes, +68%) "alors que leur prix aurait dû baisser suite à l'accord obtenu par l'Autorité de la Concurrence avec les banques en 2011", s'insurge l'association.
Attention au SEPA. L'UFC alerte en outre sur les conséquences pour le consommateur du passage au SEPA, le nouveau système de paiement européen qui devrait entrer en vigueur au 1er février, même si la Commission européenne a récemment proposé d'accorder un délai de tolérance jusqu'au 1er août, vu le retard pris dans certains pays pour sa mise en place. Ce système, qui vise à harmoniser les moyens de paiement au sein de l'Union européenne, doit permettre de raccourcir les délais des virements bancaires et de simplifier les prélèvements.
Et les moins chères sont... Les tarifs varient fortement d'une banque à l'autre: chez Boursorama et ING Direct, banques les moins chères du classement, les 10 services passés en revue sont gratuits. En revanche, ces mêmes services coûteront plus de 360 euros aux clients de la Société Marseillaise de Crédit (groupe Crédit du Nord) et 295 euros à ceux de la Banque Dupuy de Parseval, banques les plus onéreuses du classement. En général, banques en ligne et "assurbanquiers" (banques créées par des compagnies d'assurance) sont moins chers que les banques traditionnelles, mais ils ne sont pas accessibles à tous les clients, indique l'UFC.
Écart entre les régions. Les différences tarifaires peuvent être "impressionnantes" en fonction de la région. Par exemple, les 10 services passés en revue par l'UFC sont facturés 145 euros au Crédit Agricole Aquitaine, mais le même client paiera 216 euros au Crédit Agricole Morbihan. L'association, qui appelle à la vigilance, met son comparateur bancaire en libre accès sur son site jusqu'à fin janvier.