Nicolas Hayek était un visionnaire. Mort lundi d’une crise cardiaque à l’âge de 82 ans, son nom restera à jamais associé au concept de la montre Swatch. Ce "faiseur d’idées" est
considéré comme le sauveur de l‘horlogerie suisse.
Né en 1928 au Liban, cet entrepreneur s’est particulièrement intéressé à l’horlogerie de moyenne gamme. D’abord venu en France à l’âge de 12 ans, il arrive en Suisse neuf ans plus tard. Alors que l’industrie horlogère helvétique connaît une grave crise dans les années 70, Hayek est à la tête d’une société de conseil, qui vient en aide aux groupes ASUAG et SSIH – qui détiennent notamment les marques Omega, Tissot et Asuag -, mis en liquidation.
Swatch devient leader mondial
C’est alors que Nicols Hayek a une idée révolutionnaire : lancer une montre "à bas prix, de haute qualité artistique et émotionnelle, et 'Swiss made'". Pour réaliser ce projet, Hayek
réalise la fusion des deux groupes en difficulté en 1983, et prend la tête de la nouvelle entité trois ans plus tard.
La naissance de la Swatch, une montre en plastique bon marché, colorée, et dont on peut changer le bracelet selon ses envies, séduit très vite les consommateurs. Une des particularités de cette montre est le faible nombre de pièces nécessaires pour la réaliser (30 contre 100 pour une autre montre).
Les éditions limitées font le bonheur des collectionneurs, et le nouvel horloger devient en quelques années le leader du secteur. On compte 3.000 modèles différents de Swatch, vendus à plus de 250 millions d’exemplaires.
Grâce à Nicolas Hayek, la Suisse est devenue le leader mondial des mouvements à quartz. D’après François-Jean Daehn, éditeur de Montres magazines, interrogé sur Europe 1, "l’horlogerie suisse perd un de ses plus grands businessmen" avec la mort de Nicolas Hayek.
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Aussi à l'origine de la Smart
On associe aussi ussi le nom de Nicolas Hayek à la voiture Smart. Dès 1991, il co-fonde Swatchwolkswagen, avec l'idée de commercialiser une mini-voiture, qui serait appelée
"Swatchmobile". Ce projet deviendra la Smart en 1998, développée par Mercedes, après le retrait de Volkswagen. Hayek s’intéressait beaucoup au marché automobile : en 2007, il a créé Belenos Clean power, une société destinée à développer les énergies propres dans le domaine de l’automobile.
Nicolas Hayek était à la tête de la 232e fortune mondiale, avec 3,2 milliards d’euros. Son fils Nick Hayek, directeur général du groupe, devrait prendre sa succession.