Hollande : l’État "fera tout" pour PSA

Emmanuel Sartorius et Arnaud Montebourg, mardi à Bercy, lors de la présentation du rapport gouvernemental sur l'Etat des comptes de PSA.
Emmanuel Sartorius et Arnaud Montebourg, mardi à Bercy, lors de la présentation du rapport gouvernemental sur l'Etat des comptes de PSA. © REUTERS/Gonzalo Fuentes
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avec agences , modifié à
Le rapport gouvernemental publié mardi a évoqué la "nécessité d'un plan de restructuration".

Un tour de vis chez PSA est nécessaire, mais il aurait pu être moins serré. Telles sont les principales conclusions du rapport de l'expert gouvernemental Emmanuel Sartorius présenté mardi, qui devait éclaircir la situation du groupe et ainsi déterminer si le plan monstre de 8.000 suppressions de poste prévu était réellement nécessaire.

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"La restructuration de PSA Peugeot Citroën est inévitable et le constructeur automobile français doit d'urgence redresser sa situation", reconnait le rapport de l'expert. "La nécessité, dans son principe, d'un plan de réorganisation des activités industrielles et de réduction des effectifs n'est malheureusement pas contestable", renchérit le document.

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a par ailleurs jugé PSA "réellement en difficulté" et ayant "besoin de restructuration", selon unes source syndicale.

Pourquoi Aulnay plutôt que Madrid ?

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Mais "la priorité du plan présenté par la direction ne peut pas viser uniquement à réduire les pertes en taillant dans les dépenses", nuance le rapport, qui déplore notamment que la fermeture d'Aulnay-sous-Bois ait été décidée sans réflexion d'ensemble sur les sites industriels du groupe.

Emmanuel Sartorius déplore donc, mais ne conteste pas explicitement la nécessité des 8.000 suppressions de poste et de la fermeture d'Aulnay. Il s’interroge toutefois : pourquoi PSA investit-il davantage dans le site de Madrid que celui d'Aulnay, pourtant plus productif? Une question à laquelle le groupe est maintenant sommé de répondre.

"L’Histoire aurait pu être écrite autrement"

La présentation du document, en présence des syndicats de PSA, n'a duré que 11 minutes. L'expert a attaqué surtout la stratégie globale du groupe. Selon lui, PSA a raté le virage de la mondialisation, en privilégiant rachats d'actions et distribution de dividendes aux actionnaires et en tardant à s'internationaliser, à l'inverse de ses deux grands concurrents européens, l'allemand Volkswagen et le français Renault. "L’Histoire aurait pu être écrite autrement", conclut l'expert.

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Quant à l'avenir de PSA, et notamment celui des salariés, Emmanuel Sartorius en appelle à une négociation monstre. Selon lui, "toutes les pistes doivent être explorées, dans le cadre d'un dialogue social exemplaire" pour limiter les réductions d'emploi "strictement à ce qui est nécessaire au redressement du groupe". Arnaud Montebourg propose quant à lui une "négociation tripartite (État, syndicats, direction) pour rediscuter du plan social", selon un syndicat.

François Hollande a pour sa part assuré que "les pouvoirs publics feront tout pour que nous puissions réduire l'ampleur des suppressions de postes", mardi lors d'un déplacement à Rennes. " C'est l'objet de la négociation qui va s'ouvrir", a-t-il insisté.

"Pas de scoops"

L'expert a également prodigué des conseils au groupe sur l'avenir de Rennes, sans remettre en cause la suppression des 1.400 emplois prévue. "PSA Peugeot Citroën doit affecter la production d'un nouveau véhicule à son usine de Rennes et garantir l'avenir du site, indépendamment de ses discussions dans le cadre de l'alliance avec General Motors", selon le rapport. "L'affectation d'un nouveau modèle à Rennes et les investissements qui y sont liés doivent être garantis, comme annoncé par la direction", insiste Emmanuel Sartorius.

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Le rapport avance, enfin, une condition ultime au redressement de PSA : ne pas toucher le secteur de la recherche et du développement dans le cadre des suppressions de postes.

"Cette expertise indépendante était nécessaire, avance Bercy, contacté par Le Monde. Il permet de donner tous les éléments, de manière équilibrée, pour comprendre la situation de PSA et pour contribuer au dialogue social qui désormais doit s'ouvrir. Si le rapport ne comporte aucun scoop sur la situation de PSA, il fallait en passer par là pour restaurer la confiance entre les différents acteurs."