Les partenaires sociaux peuvent faire mieux et devrait s'inspirer de l'unité affiché par les Français ces derniers jours. Tel est, en substance, le message envoyé par François Hollande, lundi lors de ses voeux aux "acteurs de l'entreprise et de l'emploi". Un discours au cours duquel le président de la République a appelé syndicats et patronat à être "à la hauteur" de la réaction des Français face aux attentats. Il faut dire que de nombreux dossiers sont embourbés.
"Etre vous aussi à la hauteur". Faisant valoir que "le peuple français a su répondre à l'agression dont il était la cible par une mobilisation républicaine sans précédent", le chef de l'Etat a poursuivi : "je sais que vous veillerez dans les décisions que vous aurez à prendre dans les prochains jours, prochaines semaines, prochains mois à être, vous aussi, à la hauteur de ce qui s'est produit dans notre pays". "C'est cette même nation qui doit, après l'épreuve qu'elle a surmontée avec fierté, dignité, unité, se retrouver aujourd'hui pour donner à notre pays la force économique qui lui permettra à la fois de peser sur la scène mondiale et d'offrir un avenir à chacun de nos concitoyens", a-t-il plaidé.
Le Pacte de responsabilité, un dossier qui traine en longueur. Parmi les sujets sur lesquels François Hollande attend le plus des partenaires sociaux, il y a évidement le Pacte de responsabilité. Ce dernier octroie 40 milliards d'euros de baisses de charges en échange d'un coup de pouce sur l'emploi, négocié branche par branche. Sauf qu'à ce jour, un accord sur l'emploi n'a été conclu que dans 11 branches professionnelles, les employeurs trainant des pieds. "Ce rythme est encore trop lent. Beaucoup d'autres branches devront donc prendre le chemin et accélérer la marche", a déclaré François Hollande, avant d'ajouter à destination des chefs d'entreprises : "un pacte suppose des contreparties".
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Le Dialogue social, un dossier dans l'impasse. L'autre point noir concerne justement les relations entre syndicats et chefs d'entreprises, qui doivent être modernisées. Sauf que les négociations, qui devaient aboutir fin 2014, sont toujours dans l'impasse. "Vous avez un rendez-vous jeudi et je pense que c'est le dernier", a rappelé François Hollande, en faisant référence à la énième réunion de la dernière chance entre organisations patronales et syndicales. Pour rappel, cette réforme du dialogue social vise à permettre une organisation plus simple et une meilleure représentativité des salariés. Le projet d'accord à l'étude envisage la création d'une instance unique et une nouvelle forme de représentation pour les salariés des très petites entreprises (TPE, moins de 11 salariés).
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Exit la conférence sociale annuelle. Prenant acte de l'échec de la dernière conférence sociale annuelle, qui avait viré au tragi-comique avec le boycott de FO et de la CGT, François Hollande a aussi promis une réforme de ce rendez-vous annuel. "Plutôt qu'une grande réunion une fois par an, qui définit une feuille de route générale, mieux vaut fixer plusieurs rendez-vous sur des thèmes précis", a affirmé François Hollande.