L'information a, dans un premier temps, été lâchée par le président UDI du conseil général de la Moselle, Patrick Weiten : François Hollande va rendre visite vendredi aux salariés de l'usine PSA de Trémery. Le chef de l'Etat va y officialiser une bonne nouvelle : le site a été choisi par la direction du groupe pour la production de 200.000 nouveaux moteurs trois cylindres EB essence turbo par an, à partir de 2018. Sur place, les salariés espèrent qu'il ne s'agit pas juste d'une opération de com', à deux jours du second tour des départementales.
"Si les nouvelles sont bonnes, il sera bien accueilli", confie ainsi un salarié au micro d'Europe 1. "PSA touche de l'argent public, il doit créer des emplois. On veut une démonstration que le président est du côté des ouvriers", renchérit le délégué CGT Yves Mondragon.
Trémery était mieux placé. L'usine lorraine, qui emploie aujourd'hui 3.700 salariés, était en concurrence avec l'usine PSA de Vigo, en Espagne, pour la production des moteurs. Des représentants salariaux aux élus, tous les acteurs locaux se sont mobilisés pour que PSA choisisse l'usine française. Comme le rappelle Le Figaro, une délégation a même été reçue par Emmanuel Macron, le ministre de l'Économie. Et le groupe s'est vu promettre des aides publiques s'il choisissait de produire en France.
Selon Yann Vincent, directeur industriel du constructeur, interviewé par Reuters vendredi, l'avantage compétitif des coûts salariaux espagnols était compensé par la facture de transport, Vigo étant plus éloigné que Trémery des lieux de production de pièces d'Europe de l'Est. Quant aux aides publiques, les deux pays ont fait match nul. "Nous sommes contents parce que c'est en France, mais je dirais que ce qui nous a motivé, c'est la performance économique qui est meilleure", a ajouté le directeur industriel de PSA.
"Comme par hasard". A quelques jours du second tour des départementales, beaucoup ironise toutefois sur cette soudaine visite. "Comme par hasard, on va voter dimanche, et François Hollande vient dans le coin, c'est quand même bizarre. Ils veulent vraiment que le FN tombe", ironise un salarié au micro d'Europe 1. En Moselle, dimanche dernier, le parti de Marine Le Pen s'est qualifié dans 24 sur 27 cantons.