L’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), auquel sont soumis les contribuables détenant un patrimoine imposable supérieur à 800.000 euros, aurait beaucoup plus que ce qu’avait prévu Bercy, d’après une information publiée lundi par Les Echos. Une source au sein du ministère du Budget a confirmé lundi en milieu d'après-midi que l'ISF avait rapporté à l'Etat 360 millions d'euros de plus que prévu en 2010, essentiellement en raison de recettes exceptionnelles. Le produit de l'ISF qui devait être de 4,1 milliards d'euros, pourrait ainsi atteindre 4,46 milliards d'euros, précise-t-on de même source.
Cette hausse s'explique notamment par l'accroissement, en 2010, des prix de l'immobilier.
La réforme fiscale remise en question?
Pour les finances de l’Etat, le bénéfice 2010 est une très bonne nouvelle, puisque la plus-value ainsi générée par l’ISF est un indicateur de reprise économique.
Mais, du côté de Bercy, le son de cloche risque d’être moins enthousiaste. En effet, en contrepartie de la réforme du bouclier fiscal, le souhait de Nicolas Sarkozy et d’aboutir à une forte réduction, puis à la suppression complète de l’ISF, pour "un nouvel impôt sur les plus-values issues du patrimoine". La disparition du bouclier a été chiffrée à environ 700 millions d'euros.
Bercy confirme le bénéfice 2010
François Baroin, le ministre du Budget, devrait communiquer sur le sujet à la mi-février, date prévue pour les premiers arbitrages de la réforme (le but est de parvenir à une adoption au Parlement avant l’été).
Le ministre, de même que l’ensemble de l’UMP, s’est plusieurs fois exprimé en défaveur de l’ISF, insistant sur son côté "idéologique" et marginal de cet impôt, puisque la France est un des rares pays à le mettre en pratique, par souci de justice sociale. L’Espagne remet le sien en question, et il est toujours présent, mais plus faiblement, au Liechtenstein et en Suisse.