La nouvelle commission de contrôle du budget grec s’inquiète. Après avoir étudié mercredi le plan de sauvetage grec et les mesures de rigueur à entreprendre, le rapport remis à la commission parlementaire des Finances est sans appel. Selon le Bureau du budget de l'Etat, la dynamique de la dette grecque est "hors de contrôle".
Un rapport contesté
Mais le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, a contesté avec virulence les estimations du nouveau Bureau du budget de l'Etat. Il a imputé jeudi à une gaffe, faute d'expérience, le rapport sur la dynamique de la dette grecque.
Ce texte, le deuxième rapport mensuel établi par les experts du Bureau depuis sa récente création, "ne dispose pas des éléments de validité de rapports internationaux" comparables, a jugé le ministre des Finances, cité dans un communiqué.
La dette grecque enfle
Pour les experts de la commission, l'augmentation importante de la dette, un grand déficit de départ et une profonde récession économique expliquent cette dynamique "hors de contrôle". En effet, la dette grecque a enflé pour atteindre 350 milliards d'euros.
Les prévisions du PIB pour l’année 2011 ne sont pas moins alarmantes. Le ministre des Finances Evangélos Vénizélos a déclaré la semaine dernière que le produit intérieur brut (PIB) diminuerait vraisemblablement de plus de 4,5% en 2011, contre 3,5% prévu initialement. "La dynamique du ratio dette/PIB reste hors de contrôle tandis que les facteurs déterminants évoluent de façon négative", estime la commission dans son rapport.
Le relatif succès des plans d’aides européens
Les mesures d’austérités prises par le gouvernement "ne peuvent pas restaurer l'état des finances", constatent les experts. Les "gigantesques efforts" imposés au pays n’auront donc eu aucun impact sur le déficit budgétaire qui ne cesse de se creuser.
Si le plan de sauvetage de 159 milliards d'euros, consenti par l’Union européenne le mois dernier, a permis de résorber la dette, le rapport de la commission de contrôle du budget grec semble contrebalancer l’impact positif de cette mesure.
Malgré les deux plans d’aides européens, l’économie grecque met donc du temps à se reprendre, ce qui aggrave la situation économique du pays.
Redoubler d'efforts
Selon les analystes qui composent le groupe de travail, il faudra beaucoup de temps pour que l’économie grecque reparte.
La commission a invité le gouvernement à redoubler d'efforts pour lutter contre la fraude fiscale et réduire le déficit primaire, rapporte L’expansion. "Nous travaillons deux fois plus, pour moins d'argent et beaucoup de pression. La Grèce change, mais il faut nous donner un peu de temps", a réagi Petros Themelis, responsable de la brigade antifraude du ministère des Finances grecques, au Figaro.