L'embellit. Le temps est-il enfin venu d'acheter une maison ou un appartement ? Figé pendant de longs mois, le marché immobilier s'est remis à frémir juste avant les vacances. Fin juin, selon Century 21, le niveau des ventes était supérieur de 6,6 % à celui d’il y a un an. En 2013, 800.000 nouveaux acheteurs devraient ainsi, au total, s'immiscer dans le marché immobilier hexagonal, dont 630 000 dans l'ancien, selon la Fnaim et le Crédit Foncier. Un coup d'accélérateur qui s'explique par des taux d'intérêt très bas, mais aussi par une baisse générale des prix.
>>> Europe 1 ouvre le dossier jeudi matin, en partenariat avec le Nouvel Observateur qui publie une enquête sur les prix de l'immobilier dans 1.000 villes à travers toute la France, dans son numéro de cette semaine. L'embellie va-t-elle durer ? Eléments de réponse.
Le chiffre. C'est la FNAIM qui le dit : les prix de vente des maisons et des appartements se mettent enfin à baisser, d'environ - 3,6% en moyenne sur un an. Et les transactions (qui étaient au point mort) ont fini par repartir. Pour la FNAIM, c'est du côté des vendeurs que les choses ont bougé : ils seraient enfin revenus à la raison. Et cela pourrait bien être durable. "Les vendeurs qui escomptaient encore des prix élevés, comprennent aujourd'hui que pour vendre, il faut baisser le prix. On constate certes plus de révision à la baisse dans le milieu rural, mais même en métropole, tout le monde a compris qu'il fallait être un peu plus raisonnable", décrypte Jean-François Buet, le président de la Fédération nationale des agences immobilières.
Baisse dans 13 régions, et en métropole. Treize régions, dont la Bretagne, la Normandie, l’Alsace, ont été touchées par cette baisse, détaille Le Nouvel Obs. Et en métropole, les prix ont perdu 9,7% à Metz, de 3 à 4 % à Marseille, Lyon, Montpellier et de 1 à 2% à Toulouse, Nantes, Strasbourg et Paris.
Les taux vont-ils rester bas ? Les maisons et les appartements sont, certes, un peu plus accessibles, mais encore faut-il pouvoir continuer à emprunter sans se ruiner. Les taux, qui étaient à leur plus bas historique au printemps, sont très légèrement repartis à la hausse juste avant les vacances. Mais de là à y voir un retournement de tendance, il y a un pas que les experts ne franchissent pas. "Je ne paris pas sur une baisse, parce que l'on a tellement atteint un plancher que les taux ne vont pas pouvoir encore baisser. Mais on n'a pas de raison d'avoir une nouvelle hausse", estime ainsi pour Europe1 Maëlle Bernier, porte-parole d'Empruntis (l'un des principaux courtiers en crédits immobiliers). "On devrait rester sur des taux très bas, autour de 3,30, 3,40% sur 20 ans, surtout dans le courant de septembre octobre, moment où les banques se disent qu'il ne leur reste que quatre mois pour remplir leurs objectifs et où elles se retrouvent en situation de très forte concurrence", poursuit-elle.
Des conditions favorables… pour l'instant. Les conditions restent favorables, donc, en tout cas d'ici à la fin de l'année. Et après ? Cela pourrait changer, avec notamment la hausse attendue des droits de mutation. Pour compenser une baisse de 1,5 milliard d'euros de sa dotation aux collectivités locales en 2014, le gouvernement a en effet donné aux Départements la possibilité faire sauter le plafond du taux de prélèvement des droits de mutation qui leur sont versés à chaque transaction immobilière sur leur territoire. Ce plafond pourrait alors passer de 3,8% à 4,5% du montant de la transaction, selon l'Association des départements de France.
>>> C'est aussi la question que se pose en détails Europe 1 midi, que vous pouvez écouter ici :