L’année 2012 va se traduire par une hausse des impôts pour tous ceux dont les revenus ont augmenté au-delà de 1,8% en 2011. En cause, le gel du barème d’imposition annoncé par le Premier ministre François Fillon en novembre 2011.
Normalement, la grille des impôts est révisée chaque année pour suivre l’évolution des prix et des salaires : les paliers d’imposition augmentent ainsi chaque année au même rythme que l’inflation. Mais le gouvernement a décidé de suspendre cette correction pour les années 2012 et 2013 avec, à la clef, une hausse généralisée des impôts pour tous ceux dont les revenus ont augmenté. Parmi les 100.000 à 200.000 foyers concernés, Europe1.fr vous dresse le portrait-type des premiers concernés.
Le profil des foyers touchés
De nombreux foyers sont imposables, et recoivent donc une feuille d’imposition, mais n’ont aucun paiement à effectuer : leur impôt sur le revenu est inférieur à 61 euros, somme jusqu’à laquelle le contribuable est dispensé par l’Etat. Au-delà de 61 euros d'impôt, il faut en revanche s'en acquitter. Si le revenu de ces foyers a été légèrement revu à la hausse en 2011, ils vont donc dépasser ce seuil et devoir payer.
Un célibataire gagnant 1.280 euros. Un actif à temps plein déclarant 15.380 euros net annuel en 2010 (soit 1.281 euros mensuels) devait régler 60 euros d’impôts, donc non réclamés. Mais si cet actif est passé à 15.400 euros annuels en 2011, son impôt sur le revenu va s’élèver cet automne à 63 euros et il devra donc les régler. Un retraité recevant 1.280 euros de pension est dans la même situation s’il ne bénéficie pas de déductions.
Un couple avec deux enfant gagnant 2.740 euros. Pour un couple avec deux enfants qui travaillent à temps plein et déclare 32.870 euros, l’impôt en 2010 était de 60 euros, donc nul. Si ce couple gagne 10 euros de plus en 2011, il passe à 64 euros d’impôts et devra s’en acquitter.
Les bénéficiaires de la Prime pour l’emploi. Ces derniers devraient rester non-imposables, mais le gel des barèmes va priver certains de ce coup de pouce financier. "Celui qui gagne 15.000 euros net annuel (soit 1.250 euros mensuel) reçoit aujourd’hui 86 euros de Prime pour l’emploi. Si son revenu augmente légèrement avec l’inflation, il recevra un avis d’imposition de 34 euros et ne les paiera donc pas. Mais il sera privé de la prime pour l’emploi", détaille Vincent Drozet. Pas de hausse d’impôt donc, mais une perte de 86 euros.