Si vous gagnez moins de 9.690 euros par an, vous ne devriez plus payer d'impôts l'an prochain. Le gouvernement prévoit en effet de supprimer la première tranche d'imposition, celle pour les contribuables les plus modestes. Et cette mesure ne pèsera pas sur les autres contribuables. "Ne cherchons pas à brouiller les choses : les classes moyennes et populaires verront leurs impôts baisser", a résumé Manuel Valls, mercredi soir sur i-Télé.
>> Vous n'y voyez pas encore clair ? On vous résume ce qui vous attend l'an prochain.
Ceux qui ne paieront plus rien. Actuellement, il fallait gagner moins de 6.011 euros pour être exonéré. Mais l'exécutif veut élargir ce seuil. "La première tranche du barème de l'impôt sur le revenu pourrait être supprimée", a indiqué Manuel Valls mercredi sur France Inter. Une piste confirmée dans l'après-midi par le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert.
Grâce à la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu, le seuil d'entrée devrait être relevé à 9.690 euros (environ 800 euros net par mois), ce qui devrait concerner environ trois millions de personnes. Ca, c'est pour ceux qui ne paieront plus du tout d'impôt.
>> Comme l'explique Vincent Drezet, secrétaire général du Syndicat Solidaire Finances Publique, tout le monde va bénéficier de cette mesure, y compris les plus aisés :
Ceux qui paieront moins. Il y aura, en plus de la suppression de la première tranche, des baisses d'impôts pour environ six millions de contribuables. Une baisse qui profitera à ceux qui gagnent un peu moins de 26.794 euros par an, soit un peu moins de 2.200 euros par mois. L'objectif : cibler les ménages modestes et le début des classes moyennes.
>> Barème de l'impôt 2014 :
- Jusqu'à 6.011 euros : 0%
- De 6.011 à 11.991 euros : 5,5%
- De 11.991 à 26.631 euros : 14%
- De 26.631 à 71.397 euros : 30%
- De 71.397 à 151.200 euros : 41%
- Supérieur à 151.200 euros : 45%
>> Futur barème :
- Jusqu'à 9.690 euros : 0%
- De 9.690 à 26.794 euros : 14%
Afin que ceux qui gagnent entre 9.690 euros et 26.631 euros bénéficient également de la baisse, un système de "renforcement de la décote" sera mis en place, a ainsi indiqué Christian Eckert. Et pour les autres, il n'y aura pas de changement. "Contrairement à ce que j'ai pu entendre ou lire, ça ne va pas peser sur les autres contribuables", a assuré mercredi le Premier ministre. Il n'y aura donc ni hausse, ni baisse de l'impôt sur le revenu pour ceux qui gagnent au dessus de 26.794 euros.
Quel financement ? Tous ces gestes fiscaux devraient coûter un peu plus de trois milliards d'euros. D'ou vient cet argent ? En grande partie de l'enveloppe que le gouvernement avait prévue pour financer la baisse des cotisations salariales des plus modestes, celle que le Conseil constitutionnel avait rejetée cet été. "Cette somme là est déjà prévue pour cette baisse de la fiscalité, pour la baisse de l'impôt sur le revenu et pour sortir tout simplement un certain nombre de contribuables de l'impôt sur le revenu", a expliqué le Premier ministre.