Les régions Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte-d’Azur ont subi d’importantes intempéries début novembre. Bilan de cette semaine d’orages et d’inondations : cinq morts et d’importants dégâts matériels, estimés entre 550 et 800 millions d'euros par la Caisse centrale de réassurance.
Si les compagnies d’assurance devraient s’acquitter d’une bonne partie de la facture, les assurés, eux, s’inquiètent : seront-ils bien indemnisés ? Le coût de leur police d’assurance va-t-il flamber ? Europe1.fr fait le point.
Une procédure accélérée
Dépêché sur place pour constater les dégâts, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a annoncé la publication vendredi d’un arrêté de catastrophe naturelle. Une procédure qui n’est pas anodine, car elle permet d’accélérer l’indemnisation dans les 120 communes du Var et des Alpes-Maritimes concernées. Il faut alors déclarer le sinistre dans les dix jours suivants.
Une précision de taille cependant : ce texte ne couvre que les dégâts immobiliers dans les zones concernées et n’est valable que si la personne dispose d’un contrat multirisque habitation.
La facture ne va pas flamber…
Si les victimes des intempéries peuvent être soulagées par le classement en catastrophe naturelle, une crainte demeure : vont-ils payer plus cher leur assurance dans les années qui suivent, notamment dans le Var, déjà frappé en juin 2010 par des inondations ?
"A priori non", promet le porte-parole du Groupement des Entreprises Mutuelles d’Assurance (GEMA), l’une des deux fédérations d’assureurs interrogées par Europe1.fr. D’autant que les compagnies d’assurance cotisent elles-mêmes à une caisse de prévoyance pour ce genre d’évènement : 50% de la facture leur sera remboursée par la Caisse centrale de réassurance. L’autre moitié devra, en revanche, bien être trouvée quelque part.
...mais les prix vont bien augmenter
A quelle augmentation des tarifs les Varois doivent-ils donc s’attendre ? "Chaque mutuelle d’assurance à sa propre politique", élude le GEMA. Un principe de base s’impose néanmoins : l’augmentation va être lissée, comme l’explique la mutuelle Maif.
"On lisse le surcoût sur deux dimensions : dans le temps et en faisant payer tout le monde", explique la direction déléguée assurance de la Maif. Stanislas di Vittorio, fondateur de la compagnie Assurland.com, confirme et pronostique des augmentations "étalées dans le temps" et non "un grand coup de massue". S’assurer coûtera donc un peu plus cher mais de manière progressive pour tous les assurés, et non les seuls habitants du Sud-Est.
Distinguer catastrophe naturelle et probabilité d’inondation
Il faut néanmoins distinguer catastrophe naturelle et sinistralité, c’est-à-dire la probabilité qu’un sinistre ai lieu. Si le coût de la catastrophe naturelle est réparti sur tous les clients, le facteur inondation ne concerne que les habitants du Sud-Est. L’épisode de novembre ayant confirmé que les inondations sont fréquentes dans la région, ses habitants vont donc devoir payer un peu plus cher leur police d’assurance inondation.
"Il me semble que ce n’est pas la première fois ni la deuxième fois que cela a lieu. Il y a des zones à risques, il est probable que le prix de l’assurance habitation va être plus élevée dans le Var que dans la Beauce", confirme Stanislas di Vittorio, avant d’ajouter : "un facteur 1 à 2 ne me choque pas".
Le cout des inondations sera donc reparti en deux volets : une partie sera supportée sur tous les assurés pour l’aspect catastrophe naturelle, l’autre partie, qui concerne le risque d’inondation, ne touchera que les personnes concernées, en l’occurrence les habitants du Sud-Est.